L'Oise Agricole 28 mars 2024 a 08h00 | Par Mallaury Debailleux

La Chambre d'agriculture de l'Oise au service des territoires

La Chambre d'agriculture a organisé le 14 mars dernier une journée à destination des élus locaux afin d'exposer les prestations qu'elle propose pour le développement des territoires en lien avec l'agriculture.

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- © CA 60

Succès pour cette seconde édition avec 118 participants dont 12 communautés de communes, 27 communes et 9 syndicats de rivière. Inaugurée par Hervé Ancellin, cette journée est motivée par une volonté de réflexion et d'action communes autour de l'équilibre du territoire en agriculture et son développement économique. Il est important de rappeler que l'Oise reste un département dont l'activité agricole est riche par sa diversité et les emplois qui en découlent.


Une dizaine de stands était animée par les conseillers de la Chambre d'agriculture de l'Oise, le Conseil départemental, la Safer, le Syndicat d'énergie, l'Agence de l'eau Seine-Normandie, autour de la protection de l'environnement et l'adaptation au changement climatique, la préservation de la qualité de l'eau et sa gestion durable, la lutte contre les ruissellements et les coulées de boues ou encore le développement des circuits courts afin de concourir au développement équilibré des territoires.
La Chambre peut accompagner les territoires dans leurs démarches Plan climat air énergie en réalisant des diagnostics, des scénarisations et simulations de l'impact agricole sur le changement climatique avec les outils ClimAgri® ou ABC'Terre. De plus, avec la boîte à outils Agri-PCAET, la Chambre peut aider les collectivités à faire des choix et à mettre en place des actions agricoles.
Quatre tables rondes ont eu lieu  pour aborder les principaux enjeux de l'agriculture : construire ensemble des solutions pour prévenir les ruissellements et les coulées de boues, composer avec les objectifs de production de biomasse énergie et la préservation de la ressource en eau, activer des leviers pour soutenir et développer les circuits courts, se diriger vers une gestion concertée de la ressource en eau.

Risque ruissellements et coulées de boues
Pour répondre aux besoins des collectivités, la Chambre d'Agriculture de l'Oise a développé une prestation couvrant l'intégralité de la démarche. Elle s'est dotée des savoir-faire en matière d'analyse technique (modélisation des écoulements, dimensionnement hydraulique, gestion agronomique...), de vérification de la compatibilité réglementaire des aménagements et d'acceptabilité des mesures auprès des exploitants et propriétaires des terrains.
Face à des événements pluvieux agressifs plus fréquents, certaines collectivités optent pour une démarche volontariste en procédant de façon anticipée à un diagnostic concerté du risque érosif sur leur territoire.
Les communes privilégient l'hydraulique douce, afin d'éviter ou de limiter en nombre la réalisation d'ouvrages structurants (bassins de rétention, recalibrage de canalisation...), plus coûteux à mettre en place et à entretenir. De manière générale, les pratiques agricoles, la réimplantation d'éléments de paysage (haies, mares...) sont, en plus des aménagements d'hydraulique douce, des leviers sur lesquels peuvent agir les agriculteurs pour réduire ces phénomènes.
La Chambre d'agriculture est soucieuse de concilier les besoins de la collectivité en matière de protection des personnes, des biens et de l'environnement et la fonction productive des parcelles agricoles. En concertation avec l'exploitant agricole concerné, et avec l'appui des organismes techniques (Conseil départemental, Chambre d'agriculture, Syndicat de rivière...) la collectivité réalise cet aménagement, qui agit sur l'érosion en réduisant la vitesse des écoulements d'eau et en retenant la terre dans la parcelle, et permet ainsi in fine de protéger les cultures et les habitations situées en contrebas.
La seconde modalité d'intervention de la Chambre d'agriculture est de se déplacer juste après un dégât occasionné et proposer une mesure temporaire de protection pour éviter de nouvelles conséquences en cas d'enchaînement par un second événement pluvieux.

Biomasse énergie et ressource en eau
La commune de Conchy-les-Pots s'est orientée sur une chaudière utilisant de la biomasse énergie (miscanthus) lorsqu'elle a dû remplacer sa chaudière au fuel. Ce mode de chauffage très économique a permis l'évolution des surfaces de bâtiment à chauffer en passant de 600 m² à 1.200 m² comprenant l'école et la maison médicale de la commune. L'investissement a pu être financé par l'Ademe et la Région.
Pour alimenter la chaudière, un contrat est passé avec un agriculteur qui s'engage à livrer un certain volume indexé sur le prix du fermage. La mairie s'engageant à prendre prioritairement le volume produit ; le contrat liant les deux parties sécurise ainsi les deux partenaires. C'est un bel exemple de partenariat gagnant/gagnant apportant des réponses et des solutions à la collectivité tout en créant des débouchés pérennes et intéressants d'un point de vue économique aux producteurs de biomasse énergie agricole impliqués. Ce retour d'expérience sur la commune de Conchy-les-Pots est un bel exemple d'économie circulaire.

Filières alimentaires de proximité
La Chambre d'agriculture peut contribuer à la construction d'un Projet alimentaire territorial (PAT) en établissant un diagnostic personnalisé. Identifier les forces et les faiblesses est essentiel pour définir une stratégie alimentaire puis un plan d'actions. Par ailleurs, un des leviers identifiés se situe au niveau de la restauration hors domicile. Un accompagnement par la Chambre d'agriculture est conseillé, qu'il soit au niveau du sourcing producteurs, du déchiffrage de la loi Egalim ou du travail sur un cahier des charges de prestations de denrées alimentaires.
Approlocal.fr est un outil pratique qui facilite l'approvisionnement en produits locaux, biologiques en restauration collective.
Ouacheterlocal.fr est quant à lui un site sur lequel chaque collectivité peut référencer les producteurs de son territoire et les mettre en valeur. Et si la communication est toujours utile dans un contexte de consommation en baisse, raisonner les projets à une échelle géographique pertinente est indispensable pour qu'ils soient viables.

Gestion concertée de l'eau
La notion de PTGE a été rappelée : Projet de territoire pour la gestion de l'aau dont l'objectif est d'assurer un équilibre entre les usages de l'eau et la ressource disponible. Le vice-président de l'Epage du bassin du Loing, dans le Loiret, et son animateur, ont évoqué toute la démarche ayant abouti au bout de dix ans à l'adoption du PTGE du Puiseaux Vernisson : «les clés de réussite d'un PTGE, c'est de ne jamais rompre le dialogue.» 20 actions ont été retenues finalement par le PTGE évoqué impliquant l'agriculture, les collectivités, les industriels et les particuliers. A ce jour, 7 retenues d'eau ont été créées, permettant de stocker 367 500 mètres cube d'eau. L'eau captée en hiver pour ne pas impacter la nappe est ainsi stockée peut ainsi être utilisée sans être soumise aux arrêtés cadre sécheresse.
La réutilisation des eaux usées traitées (REUT), qui fait partie des mesures du plan eau annoncée par le ministère, a été également évoquée mais nécessite aussi la possibilité de stocker et peut se heurter à l'opposition des riverains.  

Article rédigé avec les concours financiers du Conseil départemental, de la région et du CasDar

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