L'objectif du GDS : éradiquer l'IBR en 2027
Le mardi 25 janvier, le GDS Picardie a organisé sa première réunion hivernale dans l'Oise à la MFR de Songeons. L'ordre du jour a traité de la fusion des GDS Aisne, Oise et Somme ainsi que des objectifs de cette association.
Une dizaine d'éleveurs a assisté à cette première édition des réunions hivernales afin de découvrir ou redécouvrir la fusion des GDS. Il aura fallu deux ans de travail en équipe autour d'un projet basé sur la mise en commun des systèmes informatiques, d'une nouvelle gouvernance, du maintien de la proximité avec les éleveurs et du modèle économique pour créer le GDS Picardie.
Avec ce regroupement, le GDS devient plus fort. Dès lors, un nouveau dispositif jeunes éleveurs a été mis en place. Il s'agit d'un audit d'élevage réalisé par le GDS en partenariat avec le vétérinaire. «Cet audit permet de balayer l'historique sanitaire du cheptel d'origine ainsi que d'évaluer le statut du cheptel vis-à-vis des principales pathologies pour enfin définir des critères de surveillance adaptés, toujours en lien avec le vétérinaire», explique Léa Behaegel, conseillère sanitaire sur le site de l'Oise, à Beauvais. Ce dispositif concerne les jeunes éleveurs de moins de 40 ans installés depuis moins de trois ans, les primo-installants et les jeunes en parcours d'installation.
La réunion s'est poursuivie par différents points de situation sur les maladies des animaux d'élevage. Vigilance sur la besnoitiose bovine : cette maladie est vectorielle, un parasite microscopique est transmis d'un bovin à un autre via les piqûres de taons ou stomoxes. Les agents pathogènes peuvent envahir l'ensemble des organes et former des milliers de petits kystes parasitaires. L'animal contaminé passe par différentes phases cliniques au cours de l'évolution de la maladie. Seule la réforme de ces animaux permet de stopper le cycle de contamination. «Il faut éviter que cette maladie émergente ne s'implante dans nos départements. Un des moyens de lutte est de contrôler l'introduction des bovins provenant de régions à risques comme par exemple le Sud de la France, zone extrêmement touchée par la besnoitiose bovine», ajoute la conseillère.
Autre maladie dont il faut se méfier, le virus du Schmallenberg. Cette maladie se manifeste par la naissance d'agneaux ou de veaux malformés ainsi que par des avortements dans les cheptels concernés. Ces malformations sont très caractéristiques : articulations bloquées, torticolis, raccourcissement des tendons du jarret... Il n'existe actuellement aucune mesure de prévention (en particulier de vaccin) ni moyen de lutte disponible.
Léa Behaegel a présenté la section ovine du GDS. Ainsi, le dépistage de la brucellose dans les troupeaux officiellement indemnes est à réaliser tous les cinq ans. «Nous soutenons financièrement les éleveurs ovins dans le cadre d'analyses de prophylaxie (584 élevages programmés en 2021), de diagnostic avortements et/ou autopsie, et en cas d'épisodes collectifs concernant la toxoplasmose ou encore le virus du Schmallenberg», affirme la conseillère.
Circulation IBR , la vigilance est de mise
Si on refait un point sur la gestion de l'IBR en Picardie : 94 % de cheptels sont indemnes d'IBR dans l'Oise et la Somme et 90 % dans l'Aisne. Toutefois, dans l'Aisne, 5 cheptels se sont révélés nouvellement contaminés, 1 dans l'Oise et 3 dans la Somme au cours de la campagne de prophylaxie 2020-2021. «Ce sont souvent des animaux introduits qui se sont infectés pendant leur transport et qui ont contaminé une partie ou l'ensemble du troupeau de l'acheteur. Il est donc important de bien séparer les animaux lors d'un achat et de respecter une quarantaine jusqu'à l'obtention des résultats favorables», ajoute Laure Bonnard, conseillère sanitaire sur le site de la Somme.
Depuis le début de la campagne de prophylaxie bovine 2021-2022, les résultats montrent que la circulation de l'IBR est encore bien présente en Picardie et plus largement dans les Hauts-de-France. Le GDS invite donc les éleveurs à rester prudents, notamment lors d'introductions de bovins et de recours à la dérogation au contrôle sérologique.
D'autant plus que les conditions d'éradication de l'IBR en France vont s'accentuer dès la prochaine campagne, dans le cadre de la Loi de santé animale (LSA) entrée en vigueur en avril 2021. L'objectif est d'éradiquer l'IBR d'ici 2027. Par conséquent, les dépistages s'allègeront dès la campagne 2022-2023 pour les cheptels indemnes d'IBR et se durciront pour les non indemnes. Par exemple, les cheptels allaitants indemnes d'IBR depuis au moins le 01/11/2018 et détenant plus de 40 bovins n'auront plus à prélever l'intégralité de leurs bovins de plus de 24 mois mais seulement 40, définis sur la base d'un algorithme informatique. Ces analyses restent à réaliser en analyses de mélanges de sérums pour ces cheptels. Pour les troupeaux non indemnes, les analyses devront être réalisées en individuel.
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