L'Oise Agricole 15 février 2020 a 11h00 | Par Agence de presse

L’ensemble de la profession mobilisé autour du Contrat de solutions

Quarante et une organisations professionnelles unissent leurs forces pour proposer des solutions aux agriculteurs pour qu’ils utilisent moins de produits phytosanitaires. Les premiers résultats commencent à arriver.

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- © Gabriel Omnès

Le débat organisé mardi 4 février à Paris à l’occasion du deuxième anniversaire de l’association «Contrat de solutions» tombait à point nommé. Il intervenait le jour même où la Cour des comptes dénonçait dans un rapport l’absence de résultats du plan «Écophyto», au motif que la consommation de pesticides a augmenté en 2018. Or, l’ambition de ce Contrat de solutions est précisément de trouver des alternatives pour réduire et, même parfois, supprimer l’usage de produits phytosanitaires. Quarante et une organisations professionnelles, recherche, instituts techniques, entreprises, syndicats et chambres d’agriculture unissent leurs forces. Objectif, mettre au point et proposer aux agriculteurs des solutions, sous forme de fiches pratiques, pour qu’ils soient moins dépendants de la chimie pour la protection des plantes.

«Ce mouvement collectif est indispensable, on ne peut plus opposer environnement et économie», a déclaré Sébastien Windsor, le président de l’APCA, devant un parterre de plus de deux cents personnes, dont de nombreux agriculteurs, des présidents de Chambres, des parlementaires et deux ministres, avant d’ajouter : «nous n’avons pas le droit de rater cette transition du Contrat de solutions, l’avenir des Chambres est lié à cette réussite». Car l’enjeu est, en effet, de démontrer que tout le monde agricole est impliqué dans cette démarche comme l’a rappelé Éric Thirouin, président du Comité de pilotage du Contrat de solutions : «On nous prenait pour des récalcitrants, on doit être des pionniers pour trouver des alternatives aux phytosanitaires.»

Soixante-neuf fiches

Si le programme n’est pas suffisamment connu après deux années d’existence, les premiers résultats sont là. Soixante-neuf fiches sont à disposition des agriculteurs. Dix nouvelles seront présentées au Salon de l’agriculture. Chacune est une boîte à outils, exposant la problématique, les freins et, surtout, des solutions fondées sur le numérique, le biocontrôle ou des variétés plus résistantes. Des outils d’aide à la décision permettent ainsi de lutter contre le mildiou de la vigne ou de la pomme de terre. Résultats : l’utilisation de fongicides a baissé de vingt pour cent sur près de 100 000 hectares concernés. D’autres solutions peuvent être apportées par des nouveaux produits de bio contrôle ou des associations de culture. Mais il y a un manque de chercheurs dans le secteur du bio contrôle, note Antoine Meyer, président d’IBMA, l’association française des entreprises de biocontrôle.

Encouragement des pouvoirs publics

Au cours de cette année 2020 des réunions d’informations auront lieu dans différentes régions pour mobiliser les agriculteurs et leur faire connaître ces solutions. Pour Guillaume Lefort, agriculteur en Seine-et-Marne et qui participait à cette table ronde, «il faut regagner la confiance du consommateur. Nous avons obligation de montrer comment on travaille au moment où le lien à la terre s’est coupé». Si le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a rappelé l’urgence de la situation, «il faut diffuser, il faut communiquer vers les agriculteurs, mais aussi interpeller le grand public».

C’est Emmanuelle Wargon, la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire qui a le plus encouragé les agriculteurs présents. Après avoir salué ce Contrat de solutions, elle a demandé à aller «plus vite, passer de 3 000 fermes pilotes à toutes les fermes. Le gouvernement partage cette vision d’une agriculture qui poursuit sa mue, à la fois moderne et protectrice de la nature. Il faut rassurer le public et vite montrer des résultats». Le défi est de taille car «les agriculteurs sont d’accord pour réduire les phytosanitaires à condition de faire vivre leurs entreprises», devait conclure Éric Thirouin.

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