L'Oise Agricole 20 février 2024 a 08h00 | Par Gaëtane Trichet

L'AUCT Picardie, une association qui a du chien !

L'AUCT Picardie, l'association d'utilisateurs de chiens de troupeaux, a été créée en mai 2023. Son président, Alexandre Lécuyer, agriculteur à Monceau-le-Neuf, nous explique son fonctionnement

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Les Patous, ici Merveille et sa portée où se trouve Suzanne, se confondent avec le troupeau. C'est une entente fraternelle basée sur la réciprocité du relationnel. «Après la tonte, les chiennes vont même lécher les micro-blessures des brebis qui se laissent aussi grattouiller les oreilles».
Les Patous, ici Merveille et sa portée où se trouve Suzanne, se confondent avec le troupeau. C'est une entente fraternelle basée sur la réciprocité du relationnel. «Après la tonte, les chiennes vont même lécher les micro-blessures des brebis qui se laissent aussi grattouiller les oreilles». - © AL

Promouvoir, encourager et favoriser l'utilisation du chien de troupeau sur ovins et bovins par un accompagnement régulier, former les nouveaux utilisateurs et créer une véritable dynamique de groupe, tels sont les principaux objectifs de l'association et les raisons qui ont poussé Alexandre Lécuyer à créer l'AUCT Picardie. «Je suis conducteur de chiens de troupeau et j'ai aidé des copains à démarrer leur chien il y a quelques temps. Au fil du temps, on s'est aperçu qu'aucune formation sur le terrain ne correspondait vraiment aux besoins des éleveurs d'ovins et bovins qui n'osaient jamais passé le cap d'utiliser leur chien en ferme». Face à ce constat, Alexandre Lécuyer contacte le formateur de l'Institut de l'Élevage et met en place un programme de formation sur un an. «On se voit tous une fois par mois et on travaille le chien par rapport à son attrait comportemental au troupeau. On ne parle pas chien mais trou-peau. C'est ce que nous éleveurs, nous attendons». La première formation a débuté en septembre 2023 en deux groupes de 7-8 personnes avec des sessions spécifiques ovines et bovines (allaitants et laitiers). Nombreux sont ceux pour qui le chien est devenu indispensable pour amener les animaux aux pâturages ou en transhumance, pour constituer les lots ou faciliter la traite. «A titre d'exemple, un bon chien peut faire économiser rien que pour une traite, 15 à 20 minutes, soit 200 heures par an».

D'ores et déjà, une deuxième session 2024 est prévue et va débuter en mai. «On redémarre une promo 2024 conduite du chien de troupeau qui aura lieu à Epaux-Bézu. Les 2 promotions 2023 démarrent un chapitre sur la formation comportementale du troupeau avec notre chien. On travaille la relation au troupeau entre autres comment l'homme doit se positionner en tant que leader et meneur du troupeau». Par ailleurs, «avec la présence du loup dans nos régions, nous proposons aussi une formation chien de protection les 18 et 19 avril. On reste ouvert aux différentes propositions et réactifs face à la demande». Pour adhérer, c'est simple. Il faut être issu du secteur agricole comme les éleveurs, les salariés, les retraités. «Nos formations sont finançables via Vivéa et Occapiat sans reste à charge donc gratuites» précise Alexandre Lécuyer ajoutant que son souhait serait de former gratuitement pendant un an les stagiaires et les apprentis afin qu'ils soient opérationnels dès leur embauche.

4 Beaucerons, 3 Patous et 1 Mâtin espagnol

Alexandre Lécuyer est propriétaire de 8 chiens. 4 Beaucerons : Lely, une femelle de 8 ans, Sinu, un mâle de 2 ans et demi, Urlevent un mâle de 13 mois et Wakanda, la fille de Lely et Sinu, qui a 5 mois. «Lely est en pré-retraite mais à temps plein. Son futur rem-plaçant est capable de tout faire mais il manque d'expérience. Urlevent, lui c'est mon apprenti. Zéro autonomie, il est en formation. Et Wakanda fait son stage de découverte de 3ème» compare-t'il au monde du travail. Pourquoi des Beaucerons ? «J'étais allé me former il y a quelques an-nées dans le Cher chez Michel Pillard, éleveur ovin et bovin qui est selon moi, le beauceronnier français. Aujourd'hui, je parcoure 300 km à pied par an avec mes moutons qui sont tentés bien sûr, de brouter les colzas ou les blés sur les bords des champs. J'ai donc besoin d'un chien qui garde le troupeau de 280 brebis sur une largeur de 5 mètres sans écart. Le Beauceron est endurant et fort psychologiquement. Il doit être capable aussi de s'adapter à mon caractère. Nous travaillons ensemble en confiance». Bien choisir son chien sera fonction également des tâches à effectuer. Au-delà des Beaucerons, Alexandre Lécuyer possède 4 chiens de protection pour le troupeau. Trois Patous, Milli et Merveille deux soeurs de 7 ans, Suzanne âgée de 2 ans et demi la fille de Merveille, et un Mâtin espagnol, Wyvern de 2 mois, pour défendre les ovins contre les prédateurs en particulier le loup et le renard. Ces chiens naissent dans la bergerie auprès des mou-tons qu'ils considèrent comme les membres de leur meute. Ils deviennent indissociables. Leur mission est d'évaluer en totale autonomie une menace et d'agir en cas de danger. «Les chiens de protection ne sont pas éduqués pour attaquer mais pour dissuader les intrus et alerter l'éleveur. Ce sont des vigiles en pâture ou en bergerie, qui défendent leur famille. Les chiens plus âgés guident les plus jeunes dans leur apprentissage».

Pour adhérer : 06 84 33 23 96

Facebook : AUCT Picardie

Pour nombre d'éleveurs, le chien est devenu indispensable. Gain de temps, travail sécurisé, diminution de la pénibilité, ou encore réduction du stress des animaux sont autant d'atouts à prendre en considération...  à condition de bien intégrer le chien au troupeau.
Pour nombre d'éleveurs, le chien est devenu indispensable. Gain de temps, travail sécurisé, diminution de la pénibilité, ou encore réduction du stress des animaux sont autant d'atouts à prendre en considération... à condition de bien intégrer le chien au troupeau. - © L'institut de l'élevage

De la théorie et beaucoup de pratique

La formation d'une durée d'un an à raison d'une journée par mois, débute par une phase théorie avec une demi-journée en salle pour expliquer le chien, les systèmes de pression, etc. Les journées restantes se passent sur le terrain. «On travaille sur certains exercices pendant la formation que l'on doit reproduire pendant un mois». La journée suivante débute par la vérification de la leçon avant d'en apprendre une nouvelle. «En général, au quatrième jour, globale-ment, on arrive à conduire notre troupeau. Sur cette première promo je travaille avec Urlevent. Il est capable d'emmener les moutons d'un coin de la pâture à l'autre de manière contrôlée».

Toutes les races sont acceptées. «Aujourd'hui nous travaillons sur-tout avec des Borders, des Beaucerons, des Kelpies. Un adhérent souhaite acheter un Malinois». En général, pour commencer la formation, l'âge idéal du chien doit être compris entre 6 à 12 mois. «On a toutefois démarré notre première promo avec chiens de 2 à 3 ans qui ont du tout reprendre à la base».

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