«Il faut aimer, se passionner pour sa diversification»
Agriculture et tourisme Oise a tenu mardi 18 février son assemblée générale.

Après le renouvellement du conseil d’administration qui a vu la reconduction de Mélanie Bonnement, Anselme Beaudoin, Thomas Bonnay, Véronique Barbier, Claire-Marie Caceres, Bruno Lucien, et l’arrivée de Richard Vigneron, les adhérents de Bienvenue à la ferme se sont vus présenter les différentes actions menées par le réseau durant l’année écoulée : chasse aux œufs, marché à la ferme ou encore participation au Marché fermier du département. «Aujourd’hui, il reste essentiel de faire connaître la marque au moyen d’actions de communication et de marketing, explique Mélanie Bonnement présidente de l’association. Il y a encore besoin de faire connaître l’intérêt qu’il y a à faire de la diversification. C’est une valeur ajoutée pour les exploitations et un complément de revenu, extrêmement nécessaire pour certains.»
Dans l’Oise, les projets de diversification offrent un panel très diversifié : fermes pédagogiques avec accueil de classes et de groupes, transformation, vente directe... «Ce qui compte dans un projet de diversification, c’est le fait d’aimer, de se passionner. Si on aime l’accueil, il faut accueillir les gens, leur expliquer. Si on aime faire des produits, il faut faire de la transformation. Il ne faut pas que ce soit une contrainte.»
Autre impératif, outre le fait de réussir à se faire connaître et à trouver de clients, le temps et la main-d’oeuvre, notamment lors des pointes de travail. «L’association sert aussi à ça : rapprocher le projet de la réalité du terrain et éviter d’arriver à des problèmes et que l’exploitant se retrouve débordé.»
L’adhérent au réseau bénéficie, en plus des outils et actions de communication, de partenariats économiques, d’outils de réservation en ligne, d’informations pratiques sur son activité et du partage d’expérience des autres membres. «De nombreuses aides sont aussi disponibles au niveau du Département, de la Région ou des communautés de communes, sans oublier, selon les secteurs, les fonds européens.»

Bière : toute la chaîne de production intégrée à la ferme
À l’occasion de l’assemblée générale de l’association Agriculture et tourisme Oise, qui se tenait sur son exploitation, Julien Grégoire a présenté à ses collègues du réseau Bienvenue à la ferme son atelier de diversification brassicole.
Il se dit le seul paysan-brasseur dans le département. Et il n’y a effectivement pas, à notre connaissance, d’autre exploitant qui produit lui-même sa bière, avec son propre malt, issu de sa propre récolte d’orge. «On voulait développer une activité complémentaire et générer un revenu lié à l’agriculture. L’idée de la bière est venue naturellement : j’ai fait un master en productions végétales et industries agro-alimentaires à Amiens et, pendant ma formation, j’ai réalisé un stage dans une entreprise travaillant sur des microalgues unicellulaires et, en TP, on a étudié la transformation de bière. Avec ce bagage, je me suis senti capable d’en produire moi-même. Le malt en a découlé car cela nous permettait d’avoir une chaîne de production complète et intégrée, avec tous les ingrédients issus de la ferme, sauf le houblon et les levures», raconte Julien Grégoire, exploitant, malteur et brasseur donc, basé à Thieux.
Associé à ses parents depuis 2015, il a lancé la production brassicole avec 300 bouteilles. Il en sort aujourd’hui dix fois plus. Même si la crise sanitaire liée à la Covid 19 a entraîné la perte des débouchés dans les bars, son appartenance au réseau Bienvenue à la ferme lui a permis de développer ses ventes «en réseau agricole», les ventes directes, en foire et lors d’événements, là où il peut faire valoir le caractère intégré de sa production. «Si je gagne des marchés, c’est grâce à ça.»
Autonomie énergétique
Julien Grégoire cherche aujourd’hui à être davantage autonome et s’attaque à sa consommation énergétique : «Le coût de l’énergie est notre principale charge de production. Chauffer les batîments et la transformation en malt demandent beaucoup d’énergie et on ne peut presque plus faire de marge, voire on est en négatif à cause du coût de l’électricité de la partie séchage. Est-ce que ça vaut le coup de se lever le matin dans ces conditions ?» En installant un nouveau séchoir à biomasse, il compte récupérer sa marge en brûlant son propre miscanthus. Intégration toujours.
Quant à son atelier brasserie, il l’ouvre régulièrement aux groupes, notamment aux scolaires et aux étudiants : «L’UPJV, LaSalle, Airion ou le Paraclet sont déjà venus. Quant aux scolaires, si on ne proposera évidemment pas la dégustation aux mineurs, il n’y a pas d’âge pour comprendre le process agroalimentaire. Il n’y a pas d’âge pour apprendre une recette de cuisine», sourit-il.
Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,