Du changement à la tête de l’EPLEFPA d’Airion (établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricoles). Elise Lamoureux cède sa place après 12 années en tant que présidente de l’établissement. «Durant ses deux mandats, Elise Lamoureux aura été un soutien sans faille de l’établissement. Toujours à l’écoute et force de propositions, travailler avec elle fut un plaisir», salue Christophe Bridier, directeur de l’EPLEFPA.

C’est Hélène Beaudoin, agricultrice dans le pays de Bray, qui lui succède. Son élection a été validée lors du dernier conseil d’administration du 3 avril dernier. «Les élèves de l’enseignement agricole sont les futurs agriculteurs ou travailleront dans le milieu para-agricole. Leur formation est d’une importance cruciale. Nous nous devons de bien les former et de leur donner de bonnes bases», explique-t-elle. «Je suis déjà sensibilisée à ces questions. En tant qu’agricultrice d’abord et aussi parce que mon mari fut enseignant en MFR. Sur notre exploitation, nous accueillons des stagiaires de la 4e jusqu’aux étudiants en école d’ingénieurs, vétérinaire etc. Nous aimons transmettre des valeurs et notre passion.»

Pour la nouvelle présidente, son rôle tient surtout à apporter son expérience de professionnelle, «un plus que l’on ajoute aux cours.» «La présidente vient offrir un regard extérieur sur les orientations des 5 prochaines années, un regard du monde professionnel, sans oublier ses réseaux et son appui», détaille Christophe Bridier. «Le vice président Thierry Basset, également directeur technique du domaine de Chantilly, aura un rôle similaire, principalement dans les secteurs des métiers de l’environnement et du paysage.»

Pour la direction, «il y a du sens» à proposer la présidence du lycée agricole à un élu de la Chambre d’agriculture. «On travaille grâce et pour le milieu agricole. On forme pour tous les métiers de l’agriculture et autour de l’agriculture. Notre coeur de métier s’articule autour de la nature et du vivant. Tous ces éléments se rejoignent avec la Chambre consulaire.» Hélène Beaudoin est sur la même longueur d’onde et veut renforcer les liens entre la Chambre et l’enseignement. «Ceux-ci existent déjà, comme les formations pour l’installation ou les visites par les étudiants des parcelles d’essais de la Chambre.»

Des formations adaptées aux enjeux

Une impulsion qu’Hélène Beaudoin veut aussi se voir traduire dans les formations. «Tout le travail du lycée est de permettre aux futurs professionnels de savoir répondre aux enjeux de demain : l’environnement économique mouvant ; les solutions d’adaptation au changement climatique, sans pour autant croire que tout viendra de la technologie et garder les pieds sur Terre ; et l’importance du dialogue car l’agriculteur n’est pas seul et doit vivre avec des voisins.» «On a la main pour donner une couleur aux contenus de nos formations, précise Christophe Bridier, afin de répondre aux besoins du territoire.»

Ces besoins seront d’ailleurs précisés par l’élaboration d’un projet de développement agricole (PDA), piloté par la préfecture de l'Oise en collaboration avec le Département et la Chambre d'agriculture. Des groupes de travail réunissant les acteurs du monde agricole et para-agricole auront pour objet d'entamer une démarche prospective sur différentes problématiques parmi lesquelles l'élevage, l'installation, le foncier etc.. «ll s’agit de se projeter dans l’agriculture de l’Oise dans les années à venir», explique le directeur, qui pilotera le volet formation du PDA. De quoi aider à redéfinir la couleur des formations agricoles du département.

En attendant, le lycée d’Airion et son personnel auront à élaborer un nouveau projet d’établissement. «C’est la feuille de route pour les 5 prochaines années. 5 grands axes stratégiques vont être définis, en parallèle du PDA. Nous espérons pouvoir le voter lors du conseil d’administration de novembre 2025.» «L’essentiel reste de donner du sens à ce que l’on fait, à notre métier», conclut Hélène Beaudoin.