L'Oise Agricole 07 décembre 2023 a 07h00 | Par Pierre Poulain

Gros gabarits routiers : «Tout le monde est conscient qu'il y a un problème»

Les maires ruraux de l'Oise étaient conviés à Clermont par le Conseil départemental pour les 6es Rencontres de l'Oise rurale. Ces dernières s'inscrivent dans la continuité des tournées cantonales initiées par la présidente Nadège Lefèbvre. Parmi les sujets évoqués : les routes départementales.

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Les routes départementales et les poids lourds ont été un des thèmes majeurs évoqués lors de cette 6e édition des Rencontres de l'Oise rurale.
Les routes départementales et les poids lourds ont été un des thèmes majeurs évoqués lors de cette 6e édition des Rencontres de l'Oise rurale. - © PP

Il n'est pas nouveau de dire que les terres de l'Oise deviennent une véritable plateforme logistique. Environ 150 recouvrent aujourd'hui le département, pour une superficie totale de plus de 2 millions de mètres carrés. Cette croissance est principalement due à l'expansion des activités de commerce en ligne. Ce secteur nécessite de grandes surfaces pour stocker les marchandises avant leur distribution aux consommateurs. Et l'Oise bénéfice d'une situation idéale, entre les ports du Nord et de l'Île-de-France, à la croisée d'un flux intense de marchandises.

Si ces plateformes génèrent des emplois et des recettes fiscales, le trafic de poids lourds s'en retrouve augmenté. Résultat : des nuisances décuplées et des routes dégradées. «On constate aussi des dégradations sur les habitations», fait remarquer Sébastien Fernet, maire de Heilles, alors sur la scène de la salle Pommery aux côtés de la présidente du Conseil départemental. «N'oublions pas les engins agricoles qui peuvent peser parfois plus lourds qu'un poids-lourd !», insiste l'édile. «Ce n'est pas la même vitesse !» lui a-t-on immédiatement rétorqué depuis l'assistance, «les engins agricoles ne vont pas aussi vite !»

C'est que la même problématique se pose avec le développement de la méthanisation. «On peut regretter qu'il n'y ait pas de carte et réglementation d'implantation des méthaniseurs, qui vont se faire concurrence», pointe Lyonel Boissier, directeur général adjoint chargé de l'aménagement durable, de l'environnement et de la mobilité. «Pour les zones d'activités comme pour les méthaniseurs, faute d'avoir la compétence et d'être associé, nous n'avons connaissance des permis de construire que tardivement», poursuit Nadège Lefèbvre.

«On voulait une démarche de concertation»

Pour répondre aux difficultés rencontrées par les communes avec le flux toujours plus important de poids lourds, le Département s'est lancé dans l'élaboration d'une charte. «Il existe tout un éventail de solutions : faire une déviation, un canal, des voies ferrées. Mais elles sont coûteuses et à long terme. Or, les communes ont besoin de solutions à court terme», explique à la tribune Luc Chapoton, conseiller départemental du canton de Crépy-en-Valois et délégué au plan départemental de circulation des poids-lourds.

Cette charte veut réguler la circulation et le stationnement des poids lourds et entrer en application courant 2024. Un projet ambitieux, qui suit une méthode  : «On voulait une démarche de concertation, avec des élus, des acteurs publics et des acteurs privés». «Il y a un manque de concertation depuis très longtemps. Nous devons réaliser un gros travail de fond. Tout le monde est conscient qu'il y a un problème.», précise la présidente. In fine, la charte doit permettre la réalisation d'une étude d'impact sur la circulation des projets d'infrastructures logistiques ou de méthaniseurs.

Malgré une volonté affichée de discussion avec tous les acteurs de la route, l'interrogation demeure sur le maintien d'une activité agricole ou la livraison de commerces en ville en cas de restriction d'accès à certaines routes. Une inquiétude que balaie Lyonel Boissier : «Il y a un trafic lié aux activités locales. Nous ne cherchons à détourner que les poids lourds illégitimes sur un autre itinéraire.»

Les chambres consulaires ont été associées. «On a bien évidemment travaillé avec la Chambre d'agriculture sur le trafic agricole, précise Lyonel Boissier. Le Département souhaite intervenir à hauteur de 50 % pour la remise à niveau des chemins ruraux. Charge à la commune de créer une association syndicale autorisée pour l'entretien des chemins à proportion de son usage. Ce pourrait être une alternative à la traversée des communes.»

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