Êtes-vous un agricurieux ?
Plus de 750 collégiens de l’Oise et du Val-d’Oise ont travaillé pendant 4 mois sur la découverte de l’agriculture. Une soirée a clôturé ce programme pédagogique intitulé "l’Agora des collèges".
C’est au Tigre, à Margny-lès-Compiège, que les Agricurieux ont fait leur soirée.
Organisée comme un plateau télé où des agriculteurs, collégiens, des professeurs et des salariés de la coopérative Agora, l’Agora des collèges est une opération grand public ayant pour objectif le partage du métier d’agriculteur avec un autre regard, celui des jeunes. Pour le groupe Agora, il est primordial de passer par les jeunes et en vue du succès de ce programme, l’entreprise va réitérer l’expérience l’année prochaine.
«Il y a deux ou trois générations, tout le monde avait de la famille dans l’agriculture. Mais, à un moment donné, il y a eu une rupture et ce lien agricole s’est distendu. Aujourd’hui, il faut remettre en place ce lien entre deux mondes qui ne se connaissent pas ou plus, afin de briser les idées reçues et de mettre en lumière les facettes insoupçonnées du métier d’agriculteur et de son environnement.
De plus, nos agriculteurs ont une envie de transmettre et de partager la passion de l’agriculture. Le choix d’opter pour des classes de 4e et 3e a bien été réfléchi car à cet âge, les collégiens commencent à avoir une maturité, mais ils gardent également cette curiosité innocente qui leur permet de comprendre leur entourage» affirme Thierry Dupont, président d’Agora.
Agathe Lecaron, marrainne et animatrice de la première édition des Agricurieux, a un tout autre regard sur l’agriculture après avoir participé à cette opération. «J’ai pu découvrir et redécouvrir notre agriculture que nous ne connaissons finalement très mal. Rencontrer les acteurs de notre agriculture m’a ouvert de vrais horizons et m’a surtout permis de casser beaucoup d’idées reçues ! C’est un moment fort de transmission, de façon originale et innovante».
Un programme riche et intense
L’Agora des collèges s’est organisé en quatre étapes. Pour la première, les collégiens ont échangé avec les intervenants sur l’idée qu’il se faisait de l’agriculture et de son rôle.
Suivi d’un jeu «qui suis-je ?» qui leur a permis de connaître les cultures de la région. Ensuite, ils ont abordé le calendrier de l’agriculture avec la description des travaux chaque mois. Ils ont également découvert la diversification de certaines cultures pour la fabrication de produits du quotidien et d’identifier l’objectif principal : nourrir la population.
«C’était assez étonnant ! Les collégiens nous ont décrits, soit comme des pollueurs ou bien le stéréotype de la salopette, béret, vieux avec une fourche à la main. Ils ne s’attendaient pas que ce métier soit l’une des professions la plus connectée au monde et que l’agriculture est très ancrée dans le big data. De plus, ils ne savaient pas que, par exemple, la betterave est produite pour faire de l’éthanol» explique Fabrice Plasmans, agriculteur.
La deuxième étape s’est déroulée sur des exploitations. Cette visite était orchestrée sous forme d’enquête afin de mettre en lumière la façon dont l’agriculteur travaille avec la nature et de découvrir toutes les nouvelles technologies «On a souvent entendu de la bouche des collégiens, lors des visites, que le prix des machines valait le prix d’une maison (rire)» souligne Jean-Xavier Mullie, directeur d’Agora.
La troisième étape était consacrée à la visite d’un silo d’Agora afin d’expliquer la filière agricole ainsi que le rôle de la coopérative mais aussi de comprendre les enjeux internationaux. La dernière étape a permis de faire un bilan et de réfléchir sur l’agriculture de demain.
«Au final, même si on n’a pas donné des vocations, on a pu planter une graine chez ces collégiens, ce qui va leur permettre peut-être plus tard de travailler, pas en tant qu’agriculteurs, mais de suivre des études à vocation agricole» avance Thierry Dupont.
Qu’est-ce qu’un agricurieux ?
Un agricurieux est une personne ayant le sens critique, une ouverture d’esprit, mais aussi la capacité d’aller sur le terrain afin de comprendre la situation agricole. Mais, inversement, un agricurieux concerne également les agriculteurs : «nous devons être curieux afin de savoir ce qu’il se passe autour de chez nous pour discerner les nouvelles problématiques de la société.
En effet, nous, agriculteurs, nous partageons les mêmes enjeux avec les citoyens. On a besoin d’une agriculture performante en France mais, nous, agriculteurs, nous avons besoin d’avoir des débouchés. L’agricurieux marche donc dans les deux sens !» avance Thierry Dupont.
Pour Agathe Lecaron, il s’agit de ne pas être comme la majorité de la population : «je n’ai pas l’impression que le grand public soit curieux ou soit intéressé par le métier. Ce qui me paraît dingue, et les réseaux sociaux contribuent à alimenter la mauvaise image des agriculteurs. Être agricurieux, c’est tout simplement ouvrir les yeux au monde qui nous entoure et c’est crucial, surtout aujourd’hui.»
Alors, êtes-vous aussi un agricurieux ?
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