L'Oise Agricole 31 mai 2024 a 09h00 | Par PP

Et si s'installer en agriculture passait par une expérience à l'étranger ?

Dans le cadre des journées PAIT, des étudiants ont pu partager l'expérience de jeunes agriculteurs ayant fait le choix de partir à l'étranger avant leur installation.

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Outre l'acquisition de compétences linguistiques, un séjour prolongé à l'international est le signe de capacité à mobilité et d'une certaine maturité.
Outre l'acquisition de compétences linguistiques, un séjour prolongé à l'international est le signe de capacité à mobilité et d'une certaine maturité. - © PP

Parmi les étudiants du lycée agricole d'Airion (60), nombreux sont ceux qui souhaitent s'installer. Un projet qui peut prendre du temps avant de se concrétiser. Alors pourquoi ne pas mettre à profit cette période par un séjour prolongé à l'étranger ?

C'est en tout cas une possibilité qu'ont voulu valoriser l'équipe enseignante et de jeunes agriculteurs auprès d'une vingtaine d'élèves dans le cadre de la journée des partenaires du PAIT (voir encadré). Les opportunités de s'ouvrir à l'international se multiplient : le woofing, qui permet de travailler dans des exploitations bio en échange du gîte et du couvert ; ou la bourse Mermoz, une aide de la région pour la mobilité des étudiants à l'étranger. «On découvre autre chose, comment ça se passe ailleurs, explique Gwennaëlle Desrumaux, qui a tenté l'aventure en Australie. Ça oblige à se débrouiller, à sortir de sa zone de confort et à vaincre sa timidité. On est seul et on apprend sur le tas.»

Bien évidemment, il n'est pas nécessaire d'attendre la fin de ses études pour entreprendre un départ dans un autre pays. Le dispositif Erasmus existe depuis plus de 35 ans et permet à des élèves et étudiants de parfaire leur formation par des cours et des stages dans tous les pays européens. Une possibilité bien connue des universités, mais également disponible pour les établissements agricoles. Outre les compétences linguistiques qui sont acquises durant le séjour, ce sont aussi des compétences professionnelles complémentaires à celles obtenues en France.

L'Australie, nouvel eldorado ?

On peut encore partir par ses propres moyens. C'est ce qu'a fait Maxence Desjardins l'an passé, pendant 6 mois : «Comme beaucoup de monde, je souhaitais partir au Canada. J'ai fait une demande de visa. Je l'attends toujours.» Las d'attendre, il s'envole pour l'Océanie avec deux autres camarades. «On est partis sur un coup de tête destination Melbourne. Nous comptions trouver un travail une fois sur place, mais c'est difficile de se placer lorsqu'on est trois. On a finalement trouvé une place grâce à une boîte d'interim» raconte le jeune homme de 23 ans. Lui et ses compagnons se retrouvent alors sur une ferme de 13.500 ha - «une petite ferme !» - exploitée en polyculture et ils sont en charge des traitements et semis. Là-bas, ils se confrontent à une autre culture, d'autres mentalités. «Il n'y a pas de crainte de vol de matériel ou de carburant. On travaille beaucoup, mais ça paie bien, avec peu de frais.» Reste que nos voyageurs recommandent aux intéressés de préparer au maximum leur voyage en amont : «Il faut blinder le côté assurantiel. C'est un pays qui reste dangereux à cause des animaux sauvages qui y pullulent : serpents, crocodiles, araignées... Une visite médicale peut vite coûter cher.» Le permis de conduire semble aussi un outil indispensable, compte tenu des distances qu'il faut parfois parcourir. Si ce n'est cela, «il ne faut pas hésiter à se lancer et être courageux. J'ai travaillé et fait mes preuves. La reconnaissance est arrivée.»

Il y a quelques semaines, l'ex-patron australien de Maxence le recontacte : «ll se propose de me sponsoriser pour que je puisse retourner en Australie et devenir chef de culture pour les trois prochaines années. Je pourrai alors prétendre à la nationalité austra-lienne.»

Le PAIT : pour s'installer et transmettre en agriculture

Le Point accueil installation transmission (PAIT) se veut l'interlocuteur privilégié pour tout projet de cession ou d'installation agricole. La journée des partenaires du PAIT organisée à Airion le 27 mai fut l'occasion d'en rappeler les missions.

D'abord, l'accueil des porteurs de projet, pour lesquels un conseiller sera à l'écoute et les aidera à entamer les démarches à l'installation. Ils pourront bénéficier de toutes les informations liées à une première installation (réglementation, formalités, etc.), sur les conditions d'éligibilité aux aides à l'installation et sur les conditions de mise en oeuvre du plan de professionnalisation personnalisé (PPP). Le PAIT se charge de l'orientation vers les structures ou les professionnels les mieux à même de faire avancer un projet d'installation. Les conseillers ont également pour mission d'aider et d'accompagner les cédants dans leurs démarches de transmission.

Le PAIT est animé par les Chambres d'agriculture des Hauts-de-France dans chacun des départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne. La labellisation est obtenue tous les 4 ans auprès de l'État (Draaf) et du Conseil régional HDF.

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