L'Oise Agricole 01 février 2024 a 09h00 | Par Pierre Poulain

Deux jeunes de l'Oise et de l'Aisne en finale des Ovinpiades

À la ferme Loury, dans l'Oise, la finale régionale Hauts-de France a réuni plus d'une trentaine d'élèves, âgés de 16 à 24 ans, issus des établissements d'enseignement agricole du territoire.

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Emilie Guichard et Benoît Toutain, respectivement 1er et 2e de la finale Hauts-de-France, sont sélectionnés pour la finale nationale qui se tiendra à Paris, pendant le Salon International de l'Agriculture, le samedi 24 février 2024.
Emilie Guichard et Benoît Toutain, respectivement 1er et 2e de la finale Hauts-de-France, sont sélectionnés pour la finale nationale qui se tiendra à Paris, pendant le Salon International de l'Agriculture, le samedi 24 février 2024. - © Inn'ovin

Trier les brebis avec un lecteur électronique, apprécier la santé d'une brebis, manipuler et évaluer l'etat corporel, parer les onglons, répondre à un quiz sur l'élevage ovin (filière, alimentation, reproduction, génétique, santé...) et de reconnaissance de races. Voilà à quelles épreuves se sont mesurés 31 élèves d'établissements d'enseignement agricole des Hauts-de-France lors de la finale régionale des Ovinpiades des jeunes bergers 2024.

«Ils sont extrêmement concentrés» remarque Charles Pillet, enseignant en zootechnie au lycée agricole de Yvetot (Seine-Maritime) et animateur Inn'ovin pour la Normandie et les Hauts-de-France. On peine effectivement à croire qu'une trentaine de jeunes sont rassemblés dans la ferme de Laurent Loury, à Boissy-Fresnoy, dans l'Oise, tant les discussions se font à voix basse et chacun observe les manipulations des candidats. «Cela montre avec quel sérieux ils considèrent le travail de l'élevage. Et c'est d'exactement de cela dont a besoin la filière» poursuit l'animateur.

Promouvoir la filière

Une filière qui, justement, cherche à se faire davantage connaître. «Cette compétition est l'occasion de recruter des jeunes, mais aussi des conforter des vocations». De nombreux éleveurs partiront en effet à la retraite dans les prochaines années. Si aujourd'hui, quantitativement, chaque cédant est remplacé par un jeune, le cheptel, lui, diminue (en recul de 3 % en 2021 selon FranceAgriMer). «On importe 54 % de notre viande d'agneau car il n'y en a pas assez en France. Il faut donc convaincre ceux qui hésitent et pérenniser les élevages en place.»

D'après l'Institut de l'élevage, plus de 10.000 emplois seront à pourvoir dans les 15 prochaines années.

Une participation à inscrire sur le CV

En fin de journée, la concentration laisse place à l'émotion. En larmes, Émilie Guichard, étudiante en BTSA PA au lycée agricole de la Thiérache, dans l'Aisne, rafle la première place de cette 19e édition du concours.

Benoît Toutain, élève en terminale CGEA à la MFR de Songeons (Oise) termine à la deuxième place. «Des candidats vraiment au-dessus du lot», glisse un membre du jury.

«J'ai déjà participé l'an passé et j'ai voulu me donner encore plus», déclare la gagnante. «C'est une fierté. Je m'occupe déjà de 120 brebis sur mon exploitation. Ça prouve que je fais bien mon travail», sourit le second.

Tous les deux se rendront à Paris, au Salon international de l'agriculture, le 24 février prochain, pour participer à la finale nationale. Le et la meilleure auront l'honneur de porter les couleurs de la France lors de la 3e Coupe du Monde des jeunes bergers qui se déroulera du 25 mai au 1er juin 2024.

Pour Théo Guffroy, vainqueur en 2022 et aujourd'hui membre du jury, «ils doivent marquer leur participation sur leur CV. C'est un sujet qui a été abordé lors de mon entretien pour devenir technicien ovin. C'est un véritable plus !»

«Il n'y a pas hésiter, continue-t-il, on apprend énormément et on y rencontre de grands spécialistes.» Un avis que partage Anthony Duchenne, gagnant en 2012 et 2014, médaille d'argent en 2014 au SIA, et parrain de cette édition : «C'est un challenge sympa à vivre. D'autant plus valorisable qu'ils peuvent montrer qu'ils étaient volontaires.»

Mais les anciens participants restent-ils attachés à la production ovine ? Selon Inn'ovin, l'organisateur, sur les 38 % de salariés agricoles ayant participé aux épreuves nationales, 60 % travaillent en filière ovine comme technicien ou salarié, et 90 % des agriculteurs / éleveurs ont installé des brebis sur leur exploitation.

Le candidat saisit une brebis, la fait  marcher le long d'un parcours balisé et l'assoie dans une zone définie avant de la relâcher dans le parc d'attente.
Le candidat saisit une brebis, la fait marcher le long d'un parcours balisé et l'assoie dans une zone définie avant de la relâcher dans le parc d'attente. - © PP
A l'aide d'une cage de retournement qui facilite la manipulation des animaux, les jeunes taillent les onglons d'une brebis.
A l'aide d'une cage de retournement qui facilite la manipulation des animaux, les jeunes taillent les onglons d'une brebis. - © PP

La filière ovine en chiffres

5,35 millions de brebis et agnelles

La France 3e pays producteurs d'agneaux en Europe, derrière le Royaume-Uni et l'Espagne

4 agneaux sur 10 consommés sont d'origine française

2,5 kg de viande ovine sont consommés par an et par habitant

28 % des brebis sont laitières et 271 millions de litres de lait de brebis collectés par an

20.300 fermes de plus de 50 brebis

80 % des brebis sont en zones défavorisées

30 % des éleveurs de moutons sont des femmes

44.400 emplois directs et indirects (à temps plein)

Plus de 10.000 postes à pourvoir dans les 15 prochaines années

58 races adaptées aux différents territoires

17 % de la production d'agneaux et 41 % du lait collecté sont sous Signes officiels de qualité

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