Des installations en baisse dans la région
Le 15 octobre, le Point accueil installation transmission des Hauts-de-France tenait une conférence. Portrait des porteurs de projet et d'actualisation des chiffres en région au programme.
298, c'est le nombre d'installations aidées recensées dans les Hauts-de-France en 2020 par le PAIT (Point accueil installation transmission). Ce chiffre tend à stagner depuis trois ans. Parmi elles, 254 installations ont reçu une aide nationale (dotations jeunes agriculteurs) et 44 l'aide régionale. Toutefois, ce chiffre est à doubler si on veut avoir une estimation du nombre réel d'installations. «Sur le nombre d'installations réalisées dans la région l'an dernier, on constate que 55 % d'entre elles n'ont pas bénéficié d'aides», précise Pauline Ducrocq, conseillère au PAIT.
Casser les préjugés
Face à ce constat, le PAIT des Hauts-de-France a mené une enquête pour connaître les raisons. «Il en ressort que les repreneurs ont une mauvaise connaissance des critères d'éligibilité aux aides, constate Pauline Ducrocq. Les porteurs de projets ont des préjugés sur l'âge requis pour obtenir ces aides, sur le niveau de revenu minimum, sur la durée de l'engagement, la pluriactivité, etc.» Cette année, le PAIT a donc mis en ligne une série de 10 vidéos afin de remettre tout ça à plat.
Depuis 2011, en moyenne, 223 installations aidées ont lieu chaque année (avec un pic de 311 en 2018). Depuis, les chiffres stagnent. Sur cette même période, 2.700 porteurs de projets se sont installés. 65 % des installations se font en société. «On note tout de même que l'agriculture est un métier qui se spécialise, note Antoinette Sainte-Beuve, élue référente installation-transmission à la chambre d'agriculture des Hauts-de-France. En parallèle, on constate de plus en plus de reconversions professionnelles ce qui rend les projets plus divers et variés.»
Les repreneurs s'installent majoritairement en élevage bovins pour 49 % des projets, en grandes cultures dans 33 % des cas et en maraîchage pour 5 % d'entre eux. 23 % des nouveaux installés portent un projet de diversification alors que 10 % s'installent en agriculture biologique.
En moyenne, depuis 2013, le coût d'une installation individuelle est de 378 858 euros. La surface agricole utile s'élève à 59 ha en moyenne pour une installation individuelle contre 148 ha en société.
Féminisation
Quant aux porteurs de projets, 24 % sont des femmes (un chiffre en hausse depuis 2015) et elles s'orientent vers l'élevage principalement. On note que l'âge de la reprise est plus élevé chez les femmes avec une installation réalisée en moyenne à 32 ans contre 30 ans pour les hommes. Environ 74 % des porteurs de projets ont au moins un bac agricole.
Près de 21 % des installations se font hors-cadre familial. En 2020, 18 % des installations se sont faites en pluriactivité, contre 24 % l'année précédente.
Si les installations semblent stagner dans notre région, l'enjeu reste important. «Le renouvellement des générations doit être facilité par les outils financiers et l'accompagnement, ajoute Francine Theret, présidente de la commission installation-transmission-emploi-formation à la chambre d'agriculture des Hauts-de-France. De nombreux guides et outils réalisés par le PAIT et leurs partenaires sont à disposition des porteurs de projets.»
«Mais cela ne va pas sans une politique qui va dans ce sens, rappelle Louis Cauet, responsable du renouvellement des générations en agriculture chez les jeunes agriculteurs des Hauts-de-France. Pour cela, il faut que les aides nationales, européennes et régionales favorisent l'installation.»
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