Cultures - Du soja à 36 q/ha dans l'Oise
Une expérimentation menée en 2013 par la Chambre d'agriculture de l'Oise sur la plate-forme de Catenoy ouvre des perspectives.
Pourtant, il n’était pas très développé à la fin du mois de juin. Mais côté trémie, ça s’est bien terminé : une moyenne de rendement égale à 32,5 q/ha pour l’ensemble de l’essai et 36 quintaux pour la variété la plus productive, ce qui produit autant de protéines qu’un pois à 55 q/ha.
Le semis s’effectue à des dates identiques à celles du maïs et à un écartement de 17 cm et une profondeur de 2 cm.
Aucun matériel spécifique n’est requis. Dans le cadre de notre expérimentation 2013, la parcelle a été semée le 17 avril à une densité de 75 graines par m² (pour un objectif de peuplement de 60 graines/m²) et la levée ne débute pas avant le début du mois de mai.
Le programme de désherbage s’effectue au travers d’une application de Centium SC à 0, 25 l/ha et de Prowl 400 à 2 l/ha. Après un retard de développement induit par les conditions fraîches, la culture a évité certains écueils de l’année (les pigeons par exemple).
La campagne se déroule ainsi sans encombres jusqu’à la récolte du 27 septembre.
De la génétique
Le soja est originaire du Sud-Est asiatique. À l’origine gourmand en températures, la sélection génétique est passée par là : il est maintenant possible de produire du soja dans le Nord de la France.
Pour notre département, il faut choisir les variétés classées triple zéro, dont le besoin en somme de température entre le semis et la récolte est de 1.435°Cj, niveau qu’on dépasse tous les ans entre le 1er mai et le 15 octobre.
Des atouts exceptionnels
Cette plante est une exception : elle est capable de concentrer les protéines comme aucune autre, environ 40 % du poids sec et des protéines de qualité alimentaire incomparable.
Elle ne nécessite pas de fertilisation azotée.
Étant très peu présente dans notre région, ses ravageurs sont pratiquement aux abonnés absents et les risques de maladies sont peu élevés (sclérotinia…).
Implantation
Le soja exprimera son potentiel dans les sols à bonne réserve hydrique, on n’en manque pas dans l’Oise. Il faudra veiller à ne pas le semer dans des sols à forte teneur en calcaire. Il est peu exigeant en phosphore et moyennement exigeant en potassium.
Lors d’un premier semis sur une parcelle, l’inoculation de la semence est nécessaire pour permettre le développement des nodosités (souche de bactérie spécifique Bradyrhizobium japonicum G49).
Un intérêt évident
Si les niveaux de rendement atteints cette année se confirment à l’avenir, cette plante pourrait bien trouver une place dans les assolements de l’Oise
- qu’on soit éleveur, en vue de faire de l’autoconsommation
- qu’on soit polyculteur, pour compenser la diminution de la sole en légumineuses (pois ou féverole)
- ou construire un partenariat polyculteur-éleveur.
C’est un excellent précédent pour son effet azote et en tant que culture de printemps, elle contribue à équilibrer les rotations. Le prix payé au producteur se situe actuellement autour de 380-400 euros/t.
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