CSNE, toujours plus près du démarrage des travaux
Avec l'autorisation environnementale en poche, les travaux du secteur 1 sont dans les starting-blocks, alors que le secteur 2 voit les études d'avant-projet se terminer.
Sur le secteur 1, après deux années d'instruction d'un dossier de 5.000 pages et une enquête publique (5 octobre-12 novembre 2020) à l'issue favorable, le projet vient d'obtenir l'arrêté d'autorisation environnementale. Avec ce précieux sésame, les travaux peuvent enfin se concrétiser. Ainsi, sur les 18,5 km de tracé entre Compiègne et Passel, la Société du canal Seine-Nord Europe (SCSNE) est autorisée à construire et exploiter le canal et ses ouvrages, aménager les quais, réaliser des rétablissements routiers et hydrauliques, modifier le lit de la rivière Oise et enfin mettre en oeuvre les aménagements prévus au titre des mesures de réductions et de compensation environnementales.
Concrètement, ce démarrage va se traduire par la préparation d'accès au chantier et la réalisation des giratoires de la RD 40 et de la RD 81, ainsi que le dégagement des emprises (déboisements, défrichements, débroussaillages) pour le deuxième trimestre 2021. Et la construction des quais de Ribécourt et de Pimprez démarra pour l'été 2021. L'archéologie préventive, les pêches de sauvegarde, ainsi que la phase de communication autour du chantier sont déjà en cours de réalisation.
Sur le secteur 2, une réunion du groupe agriculture-environnement, sous l'égide des services de l'État, s'est tenue ce mercredi 15 avril, l'occasion pour la SCSNE de confronter l'issue des études d'avant-projets avec les acteurs du terrain. Ces études traitent de tous les aspects du projet : le tracé, les rétablissements routiers, les dépôts, les rétablissements hydrauliques, les équipements utiles à la navigation, les aménagements environnementaux et paysagers. Cette présentation a permis d'appréhender la configuration précise du projet, mais aussi de ses contours. On y apprend par exemple que l'écluse de Noyon sera visitable et qu'elle accueillera la vente de produits locaux, une écluse de 235 m de long et 100 m de large comprenant une chute d'eau de 21,07 m.
Le secteur 2 et l'agriculture
Pour évoquer précisément la question agricole, la profession a apporté une large réaction suite à la première version de l'avant-projet amenant, à cette seconde version, une modification au niveau de l'écluse et des aménagements environnementaux. Il n'en reste pas moins que la consommation foncière, en quantité et en qualité, reste très surveillée par les représentants de la profession et a encore une fois fait réagir l'assistance. D'une part, au regard des friches industrielles qui peuvent exister sur le secteur et de l'impossibilité de les mobiliser pour réaliser des aménagements environnementaux et, d'autre part, sur le devenir du canal du Nord. La question du positionnement des mesures de compensation écologique et des dépôts de terre sur des emplacements de moindre qualité a été évoquée. S'agissant de la consommation foncière, la Société du canal estime une emprise totale de 320 ha de RPG, avec une emprise technique d'environ 240 ha, et 80 ha d'aménagement écologique et paysager (comprenant les dépôts de terres). Les réserves foncières sont pour le moment bénéficiaires de 170 ha, mais en sachant que l'évolution du schéma directeur d'aménagement et de gestion de l'eau risque d'engendrer un besoin supérieur d'espace dit humide et que les espaces des ports intérieurs ne sont pas comptabilités : le besoin foncier reste important. La question des rétablissements de forages d'irrigations a été posée et il appartient à la Société du canal de les compenser pour ceux qui sont connus de la SCSNE, notamment grâce au numéro BSS.
Dans le cadre du projet structurant pour l'agriculture des Hauts-de-France, la profession a profité de cette réunion pour faire part aux acteurs territoriaux de l'avancement d'une étude menée par la Chambre d'agriculture de l'Oise sur l'opportunité d'installer des retenues d'eau. Ces ouvrages permettraient de bénéficier gravitairement de l'ouvrage canal Seine-nord Europe pendant les périodes hivernales pour alimenter des réserves d'eau. L'idée serait de permettre une compensation de la perte de productivité en ouvrant l'accès à la diversification des cultures pour les agriculteurs du secteur, et de sécuriser les approvisionnements en eau en vue du changement climatique. Sur ce dernier point, les agriculteurs seront prochainement consultés.
Éric Labarre, président d'arrondissement de Compiègne
«Toutes les solutions pour économiser du foncier doivent être envisagées»
S'agissant d'abord de la question des friches, il est intellectuellement déroutant d'envisager que des sites pollués et abandonnés soient moins intéressants pour réaliser des aménagements environnementaux synonymes de gains de biodiversité que des terres cultivées de bonne qualité. S'agissant ensuite des délaissés, ils doivent être valorisés dès que cela est possible. Autre point d'interrogation, l'utilisation du canal du Nord, bien que la Société du canal Seine-Nord aie pour seule mission de créer l'ouvrage, c'est VNF qui aura la charge des deux ouvrages après la mise en route de Seine-Nord.
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