L'Oise Agricole 19 mars 2020 a 09h00 | Par Dorian Alinaghi

Coronavirus, ZNT, gestion de l'eau, la Chambre fait le point

La Chambre d'agriculture de l'Oise a organisé sa session le vendredi 13 mars. ZNT, gestion de l'eau et coronavirus, la chambre est sur tous les fronts.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
Après l'annonce du Président Macron de jeudi, la réunion s'est déroulée avec des directives sanitaires importantes.
Après l'annonce du Président Macron de jeudi, la réunion s'est déroulée avec des directives sanitaires importantes. - © D.

La dernière session de la Chambre d'agriculture de l'Oise a été assez unique en son genre. 30 invités, une séparation de plus d'un mètre, la présence exceptionnelle du prefet de l'Oise, tout a été mis en place pour le bon déroulement de la réunion. Fabrice Riquier, directeur de la Chambre d'agriculture de l'Oise, a rappelé le compte financier. «L'année 2019 est plutôt favorable avec un total général de 5.499.554,09 euros, une hausse de par rapport à 2018 où notre recette était de 5.334.456,76 euros. En 2019, nous avons aussi créé trois postes au sein de la maison de l'agriculture : agropédologie, méthanisation, et maraîchage fruits-rouges et agriculture biologique».

Le dialogue plus fort que les ZNT

Hervé Ancellin, président de la Chambre d'agriculture de l'Oise, a laissé la parole à la Coordination rurale pour faire part de sa motion. Le représentant de la Coordination rurale souhaite que tout le monde signe et participe à leur motion en rappelant «que les ZNT entraînent une réduction significative des surfaces cultivées sur l'ensemble du territoire national et une baisse importante de production et du chiffre d'affaires des cultures. Cela compromet la compétitivité de l'agriculture. La réglementation a été adoptée à l'issue d'une procédure irrégulière, en l'absence d'étude d'impact. Que ce soit 5 mètres, 20 mètres ou plus, nous n'acceptons pas cela. Nous voulons 0 mètres et ce n'est pas négociable».

Bruno Haas, secretaire adjoint, a souligné que «si les ZNT étaient d'une distance de 20 mètres, cela impacterait 10.000 hectares dans l'Oise». Cependant, Louis Le Franc ne donne pas un avis favorable à cette motion «Je pense que ce n'est pas la bonne voie à prendre. Vous allez à l'encontre de l'image positive de l'agriculture. Je comprends tout à fait votre désarroi et je suis de tout coeur avec vous. Nous devons travailler ensemble. Qui plus est, c'est avec le dialogue que nous pouvons avancer les paliers et arriver à nos objectifs. Je pense que la charte de bon voisinage est la meilleure solution car elle peut évoluer et modifier afin d'arriver à 0 mètre.»

Thierry Bourbier, secretaire de la Chambre d'agriculture de l'Oise, a rappelé l'importance de la Charte de bon voisinage : «elle a été signée au cours de la session de Chambre d'agriculture du 21 novembre 2017. Elle est le fruit d'un travail conjoint entre la profession agricole, l'État, la gendarmerie de l'Oise, le regroupement des organismes de sauvegarde de l'Oise, l'Union des maires de l'Oise et l'association Familles rurales, initié fin septembre 2015. Afin de prévenir les conflits de voisinage entre agriculteurs et particuliers, cette charte se veut un document d'aide au bien-vivre ensemble, rappelant que la campagne est un espace à vivre pour tous où chacun doit pouvoir trouver sa place. L'élaboration de cette charte de bon voisinage a été l'occasion d'échanges approfondis entre la profession agricole et l'ensemble des acteurs du monde rural, permettant de mieux se connaître afin de mieux se comprendre pour mieux se respecter.»

Régis Desrumaux, président de la FDSEA 60, a mentionné le fait que «tout le monde se bat depuis 2016 ! C'est grâce au dialogue que nous entretenons, il y a eu des efforts de tous les côtés et nous devons continuer. La volonté des signataires de la charte est d'informer et communiquer auprès du public sur ce sujet et de rappeler les obligations règlementaires des exploitants agricoles lors de l'application des produits phytosanitaires.»

Willy Balderacchi, secrétaire adjoint de la Chambre d'agriculture et président du SEA de Noyon, a émis une idée «d'avoir une rémunération avec les cultures perdues dûes aux ZNT».

Un PTGE dans l'Oise

Les impacts du changement climatique sur les ressources en eau sont de plus en plus perceptibles par les collectivités, acteurs économiques (industriels, agriculteurs) et citoyens. Face à une ressource de moins en moins abondante, la sobriété doit être recherchée par tous, que l'on soit agriculteur, industriel ou citoyen.

Il est aussi possible, lorsque c'est techniquement et économiquement pertinent, de mobiliser la ressource en eau au moment où elle est la plus abondante pour la stocker et s'en servir en période de sécheresse pour couvrir les différents usages (eau potable, soutien d'étiage, irrigation, industrie, etc.), sans prélever dans les rivières ou les nappes.

Face à ces défis, le gouvernement avait décidé de généraliser la méthode des projets de territoires pour la gestion de l'eau (PTGE) afin de garantir une démarche concertée localement avec tous les usagers de l'eau pour améliorer la résilience des territoires face aux changements climatiques et mieux partager les ressources en eau. La démarche de PTGE permet, dans une dynamique de dialogue, de : réaliser un diagnostic des ressources disponibles et des besoins actuels et futurs des divers usages ; mettre en oeuvre des actions d'économie d'eau pour tous les usages ; accompagner les agriculteurs dans la mise en oeuvre de la transition agro-écologique ; conduire les collectivités locales à désartificialiser les sols pour augmenter l'infiltration des eaux pluviales, et à considérer plus largement les solutions fondées sur la nature ; assurer un partage équitable et durable de la ressource en servant en priorité les exigences de la santé, de la salubrité publique, de la sécurité civile et de l'alimentation en eau potable de la population ; mobiliser la ressource en période de hautes eaux, notamment par des ouvrages de stockage ou de transfert, quand c'est utile et durable.

Point sur le coronavirus

Pour sa première sortie, Louis Le Franc a mis en garde face à la propagation importante du virus «Même si ça me fait du bien de changer un peu d'air après mon confinement (rire), il faut faire très attention au coronavirus. Le département de l'Oise est l'un des plus touchés. Évitez de serrer les mains ou de faire la bise, prenez les précautions nécessaires. 300 entreprises dans le département ont demandé le chômage partiel, cela nous coûte près de 6 millions d'euros. Des petits commerces déposeront le bilan» s'alarme-t-il. «L'hôtellerie et le tourisme sont les secteurs les plus impactés. Selon l'ARS, près de 70 % de la population sera touchée par le virus si rien n'est fait. Les agriculteurs doivent également prendre des précautions avec leurs matériels. Nous devons être tous solidaires et unis face à cette crise sanitaire», conclut-il.

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,

A LA UNE DANS LES REGIONS

    » voir toutes 1 unes regionales aujourd'hui