L'Oise Agricole 26 mars 2020 a 09h00 | Par Christophe Demeester

Congrès FNPL à Cherbourg : l’Oise y était !

Les défis agricoles de l’élevage laitier, l’attractivité du métier ou encore le renouvellement des générations, tels étaient les principaux sujets abordés lors du congrès FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) 2020 qui s’est tenu cette année à Cherbourg en Cotentin le 11 et 12 mars dernier.

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Un très bon congrès, de l’avis des participants de l’Oise.
Un très bon congrès, de l’avis des participants de l’Oise. - © Christophe Demeester

La délégation de l’Oise était composée d’Alain Gille, éleveur laitier à Glatigny et co-président de la section lait FDSEA, Fabrice Alluyn, éleveur laitier à La Neuville-d’Aumont, et Christophe Demeester.

Comme chaque année, le congrès FNPL a débuté en huis-clos avec les représentants lait départementaux, régionaux et membres de la FNPL. À cette occasion, les participants ont pu échanger sur les ambitions du syndicalisme économique de demain : devenir un acteur incontournable de l’analyse laitière, être acteur de la notation des opérateurs économiques notamment par le biais de labels, de certifications pour créer de la valeur durable sur nos territoires.

À la suite de cette séquence en huis-clos, le congrès s’est ouvert au grand public. En mot d’accueil, Thierry Roquefeuil a commencé par présenter toute sa gratitude à André Bonnard qui a quitté son poste de secrétaire général de la FNPL après plusieurs années dans la maison, afin de se consacrer pleinement à sa nouvelle activité professionnelle de yaourterie clé-en-main pour transformer à la ferme du lait en yaourt, valorisé localement.

Ainsi, Daniel Perrin, ex-trésorier de la FNPL, a succédé au poste de secrétaire général après avoir réuni un conseil d’administration électif exceptionnel plus tôt dans la journée. Sébastien Amand, président de la FDSEA de la Manche, est intervenu par la suite afin de présenter l’agriculture manchoise, ses atouts et en particulier la place de l’élevage laitier qui est prépondérante sur ce département.

Avant d’introduire la première table ronde sur les défis agricoles de l’Europe laitière, le docteur Cord Stoyke, directeur général du ministère de l’Agriculture de la Basse Saxe, est intervenu pour nous présenter les défis et difficultés rencontrés de l’élevage laitier en Allemagne. En effet, il apparaît finalement que les problématiques rencontrés par les éleveurs allemands et français sont parfois similaires, tant sur la valorisation du prix que sur le bien-être animal ou l’avenir de l’élevage en Europe.

Plusieurs invités ont ensuite pris place pour la première table ronde : Benoît Rouyer, économiste au Cniel ; Philippe Chotteau, directeur pôle économique à l’Institut de l’élevage, et Alexander Anton, secrétaire général de l’European Dairy association. Il a été question notamment de segmentation et de diversification de la production.

«Aujourd’hui, la tendance est au flexitarisme», a lancé Benoît Rouyère. En effet, les habitudes de consommation évoluent. Depuis quelques années, on constate une baisse des petits déjeuners, en particulier chez les adolescents, une tendance aux jus végétaux, même si toutefois la consommation de lait reste encore importante en France.

Les enjeux de la future Pac et ses impacts sur l’élevage laitier ont également été débattus lors de cette table ronde. Une part importante des agriculteurs sont méfiants vis-à-vis de la future Pac. La Pac de demain va intégrer plus les impacts environnementales (pacte vert, Green deal, neutralité carbone).

Attractivité du métier

Le deuxième jour de congrès à Cherbourg fut marqué par une nouvelle table ronde sur le thème du renouvellement des générations : quelle attractivité pour l’élevage laitier ? Aujourd’hui, il est de plus en plus difficile d’attirer la jeunesse dans le milieu de l’élevage. La FNPL prévient que le véritable enjeu est devenu l’acceptabilité du métier. Pour ce faire, le bien-être animal, la préservation de l’environnement, l’entretien des territoires, de la biodiversité sont des externalités positives, favorisées par l’activité laitière.

La durabilité du métier est fondamentale pour le renouvellement des générations. Cela passera par la diversification des modes de commercialisation, l’utilisation de nouvelles technologies pour faciliter le travail des éleveurs. Les outils de communication, en particulier Twitter, peuvent être aussi des atouts majeurs pour faire connaître les pratiques agricoles, comme l’ont rappelé Adrien Dinh, directeur marketing digital au Cniel, et Jean-Manuel Vignau, responsable communication à la FNPL. «Ne laissez pas les autres seuls communiquer sur votre métier !»

Le congrès s’est finalement clos par les interventions des représentants du département et de la région, puis de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, qui, à cette occasion, a réaffirmé son soutien à la filière laitière.

La dernière intervention fut celle de Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation qui s’est excusé de ne pouvoir être présent, compte tenu du contexte actuel. À l’occasion d’une allocution enregistrée plus tôt dans la journée, il a assuré, suite aux revendications de la profession pour assurer la durabilité du métier et pour améliorer les conditions d’obtention de l’agrément des OP (organisations de producteurs), que «si quelques sujets administratifs restent à traiter dans les prochains jours, […] il a entendu les producteurs de lait».

- © Dominique Lapayre-Cave

Un congrès constructif

Selon Alain Gilles, co-président de la section lait à la FDSEA 60, "le congrès FNPL 2020 était vraiment très constructif ! On est vraiment dans le bon tempo concernant le travail sur le stockage de carbone au niveau régional. Néanmoins, il faut rester vigilant par rapport au travail de l’interprofession sur les diagnostics Cap’2ER. Pas question que nos laiteries fassent elles-mêmes des diagnostics sur nos fermes ! Les résultats doivent rester la propriété des producteurs! La France Carbone association, qui regroupe les 4 AS animal (FNPL, FNB, FNO, FNEC), était également au programme des discussions. Cette association doit nous permettre de commercialiser efficacement du carbone. Cela permettra à des sociétés comme la Poste d’être neutre en pollution et ainsi se racheter une sorte de virginité.

La Pac a également été abordée avec, comme état d’esprit ,de contribuer toujours un peu plus à l’environnement. Concernant le volet communication, nous devons nous prendre en main ! Ne nous laissons pas dicter et envahir par certaines ONG. Il nous a été présenté plusieurs moyens de communication dont Twitter qui permet à chacun de poster en un clic une petite vidéo ou juste une photo avec la naissance d’un petit veau… de quoi redonner une belle image de notre métier ! Il faut que nous profitions des nouvelles technologies pour soulager notre quotidien et apporter une image positive et moderne pour nos jeunes…"

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