Comment Panzani veut pérenniser la filière blé dur
Déjà à 100 % origine française, Panzani promet du blé dur «responsable». Le numéro un des pâtes s'engage à préserver l'environnement et pérenniser la filière.

«Je suis fier de produire du blé dur pour l'assiette des Français», clame Vincent Jonquières, agriculteur à Juzes (Haute-Garonne). Pour Panzani, il va désormais plus loin que la garantie d'origine française auprès du consommateur. Le fabricant de pâtes mène une démarche «blé responsable français», visant à protéger l'environnement et pérenniser la filière. Habituellement discret, l'industriel a pris la parole le 31 mai devant la presse.
«La filière est menacée», explique le directeur général Albert Mathieu. En tant que numéro un des pâtes en France, Panzani multiplie ses efforts pour maintenir la production de blé dur. Les surfaces cultivées ont beaucoup reculé au fil du temps. Garder un approvisionnement assez proche des usines est un enjeu majeur pour l'industriel. Panzani garantit des produits 100 % français. Son bassin d'approvisionnement est réparti entre les régions Centre-Ouest, avec une semoulerie et l'usine de pâtes à Nanterre, les régions Sud, avec deux semouleries et une autre usine de pâtes à Marseille. Au total, 260 000 t de blé dur sont transformées dans les sites français de Panzani (sur 470 000 t achetées), qui pèse un tiers de la filière nationale (récolte 2021 : 1,6 Mt).
Une démarche coconstruite
«Notre démarche "blé responsable français" est coconstruite avec les agriculteurs», souligne la directrice R & D-RSE Cécile Renault. Elle s'appuie sur des contrats pluriannuels, impliquant le céréalier et son organisme de collecte. Dans le cas de Vincent Jonquières, il s'agit de la coopérative Arterris. Trois types d'engagements sont pris avec Panzani. L'un concerne l'origine 100 % française, effective depuis 2019. «C'est une garantie de qualité : sur la couleur jaune, la protéine, la tenue à la cuisson», déclare Albert Mathieu.
Un autre engagement concerne la biodiversité. D'ici à 2025, Panzani vise l'implantation de 1 000 ha de bandes fleuries, 5 000 nichoirs et perchoirs pour les oiseaux. Enfin, l'industriel cherche à pérenniser la filière en accordant une prime de 20 EUR/t, dont 12 EUR/t pour l'agriculteur. Quelque 70 000 t de «blé responsable français» sont visés pour la récolte 2022. L'objectif, à l'horizon 2025, est d'atteindre 100 % des volumes. Évolutive, la démarche prévoit des étapes. Il y a, dès à présent, obligation d'utiliser certaines variétés de blé dur, bannir des phytos comme le glyphosate, recourir à des OAD pour piloter la fertilisation. Simplement recommandées, les bandes fleuries seront impératives en 2023. Un autre objectif pour 2025 est d'atteindre zéro résidu de phytos. Pour étoffer son cahier des charges, Panzani dispose d'un comité technique auquel participent des coopératives, un comité scientifique avec Inrae, Arvalis, bioMérieux.
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