Budget : Borne recourt au 49-3, des amendements agricoles retenus
Le projet de loi de finances sur lequel le gouvernement a engagé sa responsabilité intègre cinq amendements, dont deux nouveautés par rapport à l'examen en commission : l'abaissement de la TVA de l'alimentation animale et l'élargissement de l'exonération de la taxe à l'essieu.
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Lors de l'examen, le 19 octobre, de la première partie du projet de loi de finances (PLF) pour 2023, la Première ministre a engagé à l'Assemblée nationale la responsabilité du gouvernement au moyen de l'article 49-3 de la Constitution, qui permet l'adoption du texte sans vote, sauf motion de censure. Le texte, qui a été déposé dans la foulée, a retenu une «centaine d'amendements», a prévenu la ministre. La veille, le ministre du Budget Gabriel Attal a listé, en séance, une série de mesures agricoles soutenues par le gouvernement : «Vous direz aux agriculteurs que vous êtes contre ces mesures qui sont dans le PLF», a-t-il déclaré, après avoir cité les dispositions suivantes, dont certaines restaient à examiner par l'Assemblée : abondement des fonds alloués à l'assurance récolte (inscrit dans le texte initial) ; prorogation du crédit HVE - au lieu de sa suppression, comme proposé par la commission des Finances - ; prorogation de l'épargne de précaution (DEP) ; allègement de la fiscalité sur la transmission à titre gratuit de biens ruraux loués par bail à long terme ; et, enfin, deux mesures qui n'avaient pas encore été traitées par l'Assemblée en séance : abaissement de la TVA de l'alimentation animale à 5,5 %, et élargissement de l'exonération de la taxe à l'essieu. Autant de mesures que l'on retrouve effectivement dans le texte publié le lendemain par le gouvernement.
Indexation de la DEP
Avant cette publication et à l'écoute des déclarations du ministre du Budget dans l'hémicycle, un suspense planait encore autour la DEP. Serait-elle indexée ou seulement prorogée ? En séance le 18 octobre, les députés avaient adopté plusieurs amendements visant à indexer le dispositif sur l'inflation. Mais ces textes avaient été adoptés «avec sagesse du gouvernement», et non avis favorable. En effet, le ministre du Budget Gabriel Attal avait rappelé en séance son opposition «de principe» à l'indexation des plafonds fiscaux pour des considérations de «maîtrise de la dépense publique», mais a dit avoir «entendu les inquiétudes» exprimées par de nombreux députés. Finalement, le texte du gouvernement retiendra bien l'option d'indexation. En revanche, le gouvernement et les députés ont sans surprise rejeté les amendements proposés par la FNSEA visant à relever le plafond de la DEP, notamment pour les éleveurs et cultivateurs qui auraient contractualisé entre eux pour l'achat d'aliment.
Saisonniers : vers un prolongement du TO-DE jusqu'au 1er janvier 2026
La présidente de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale Fadila Khattabi salue, dans un communiqué le 21 octobre, l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution par la Première ministre Élisabeth Borne la veille au soir. Cette utilisation du 49.3 a conduit à l'adoption accélérée de la partie sur les recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) après seulement une journée de débats en plénière à l'Assemblée. Des débats que Mme Khattabi regrette «houleux» dans l'Hémicyle alors qu'ils avaient été constructifs dans sa commission. Sans cette initiative d'Elisabeth Borne, «la France serait privée d'un budget de la sécurité sociale pourtant indispensable dans le contexte actuel», déclare la députée qui se réjouit également que le texte entériné par le Première ministre inclut les modifications apportées en commission. Ainsi, la version finale du PLFSS inclut la prolongation du TO-DE (dispositif d'exonération des cotisations patronales pour les employeurs de saisonniers agricoles) jusqu'au 1er janvier 2026.
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