Betteraves : 86,2 tonnes à 16°
Les groupements de planteurs de l’Oise ont tenu leurs assemblées générales.

Cela devrait être le rendement moyen départemental de la campagne 2013, voire un peu plus avec les résultats définitifs des usines dont la campagne s’est terminée tardivement, le 13 janvier pour celle de Chevrières. Or, les meilleurs rendements ont été obtenus avec les derniers arrachages. Les rendements à 16° varient selon les usines, de 88,9 t/ha à Roye à 81,2 t à Bucy, le rendement provisoire moyen étant pour les planteurs de l’Oise, de 75,1 tonnes en rendement effectif (75,9 t pour l’usine de Chevrières) soit 86,2 t/ha à 16°. La richesse moyenne en sucre est de 17,92 dans l’Oise, en-dessous de la moyenne sur 5 ans.
C’est donc finalement un peu plus que 2012 en moyenne, contrairement à ce que l’on attendait : l’analyse des prélèvements du Syndicat betteravier, en août dernier, donnait une projection de rendement qui atteignait difficilement 80 tonnes/ha dans l’Oise. Cela était le résultat des conditions météorologiques d’un printemps anormalement froid et de semis tardifs qui ont levé difficilement et pas de façon homogène. Et un épisode de grêle a freiné le développement de la betterave dans les secteurs touchés, sur une bande entre Serans et Attichy, et provoqué une perte de rendement qui a été limitée généralement à 20 %.
Le retard de végétation a amené à décaler le démarrage des réceptions, à partir du 18 septembre, pour une durée de campagne prévue pour 110 à 112 jours dans la majorité des sucreries françaises. Mais la campagne a été plus longue que prévue, parfois à cause de mouvements sociaux (chez Tereos), mais aussi de volumes plus importants, puisque les conditions très clémentes du début de l’automne ont permis à la betterave de continuer à se développer. En novembre, les arrachages ont été perturbés par la pluie.
Les conditions de cette campagne ont été rappelées lors des assemblées de groupements de planteurs ; ainsi que ses particularités, dont
- le début de la forfaitisation du collet, expérimentée dans 4 usines, mais pas dans notre région,
- le développement du paillage des silos (chez Tereos) à titre expérimental, sur la base du volontariat,
- l’envoi de consignes de bâchage, généralement à partir du 5 décembre pour les mises à disposition postérieures au 15-18 décembre,
- l’évolution forte du rendement en fin de campagne
- et une pluviométrie excessive au cours de l’automne, mais qui a peu concerné l’Oise.
Le déterrage
Les conditions d’enlèvement et de réceptions diffèrent selon les groupes et les usines. Elles sont 5, de deux groupes sucriers, à s’approvisionner dans l’Oise : Chevrières et Bucy (Tereos), Roye, Étrépagny et Eppeville (Saint Louis). Sur l’ensemble de ces sucreries, 29 matériels de déterrage ont été mis en œuvre, tous à trémie (aucun avaleur).
98 % des volumes de l’Oise sont repris avec déterrage. Chez Tereos, le déterrage est systématique, ce qui n’est pas toujours le cas chez SLS.
Cela provoque des questions chez les planteurs : qui décide du déterrage ? Quand il y a chargement direct, il n’y a plus de tickets de pesée : comment vérifier la réalité de la livraison ? Pourquoi des différences entre chantiers, en fonction des personnels, plus ou moins rapides, et des matériels utilisés (à chaînes ou à rouleaux) ?
La tare terre moyenne est faible : 11,2 % en moyenne départementale (contre 13,2 en 2012), avec des écarts entre sucreries : de 12,7 à Étrépagny à 9,4 % à Chevrières. L’intérêt du déterrage a été de nouveau démontré lors de cette campagne.
La tare collet
Elle continue de baisser, malgré la contre-performance de 2012 où elle s’était établie à 10,7 % en moyenne dans l’Oise. Elle est cette année de 8,9 % (9,1 % à Étrépagny et à Eppeville, 8,7 % à Chevrières, 9,2 % à Roye, 8,6 % à Bucy.
Gilles Bollé a présenté l’expérimentation de forfaitisation du collet, menée «grandeur réelle» dans 4 usines, dont deux en Nord-Pas-de-Calais. La méthode est simplement basée sur la présence visible de feuilles : l’intérêt pour le planteur (comme pour l’industriel) est de décolleter le moins possible, pour ne pas laisser de sucre au champ. On perd en sur-décolletant, mais un décolletage insuffisant génère par un effet tare (comptabilisée avec les betteraves pourries) une pénalité pour le planteur.
Les matériels de récolte actuels permettent une très bonne qualité de décolletage. Avec le système mis en place avec les industriels (SLS, pour l’instant, reste observateur), il n’y a plus qu’une sonde prélevée par camion et son contenu, après lavage, est trié manuellement à plat dans une case : les betteraves insuffisamment décolletées sont mises de côté et comptées, une photo numérique est prise et conservée. Au-delà d’un nombre excessif de betteraves avec présence de restes de feuilles, il y a pénalisation progressive ; sinon, c’est l’application d’un forfait (de l’ordre de 7 %, voire un peu moins, selon l’historique). Le système semble donner satisfaction, il pourrait être étendu (à Chevrières en 2014 ?). La CGB continue de travailler sur un système global de modernisation des réceptions, y compris sur la saccharymétrie. Elle continue aussi de négocier avec les industriels pour limiter les pertes au lavage, en réduisant l’écartement plateau-cuve.
Les systèmes différents de réception peuvent poser problème sur les échanges, surtout s’il y a des écarts entre usines. Lors de ces réunions, les planteurs ont fait part de quelques dysfonctionnements, souvent de communication entre l’usine et les planteurs qui souhaitent avoir une date précise d’enlèvement du silo, pour gérer la date d’arrachage (et le débâchage si besoin) et pouvoir contrôler les opérations d’enlèvement ; les planteurs constatent souvent que les dates annoncées sont retardées.
«Dans les chantiers de chargement, il manque un chef» résume Gilles Bollé. Le contrôleur attaché à chaque grue semble ne pas avoir les moyens de bien gérer les plannings à transmettre aux planteurs.
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