Attal précise ses actions et intentions avant le Salon
Le Premier ministre a annoncé le 21 février un nouveau projet de loi sur les relations commerciales, et précisé le calendrier et les mesures promis début février, notamment celles incluses dans le projet de loi d'orientation agricole.
Le Premier ministre devait déminer le terrain, avant l'ouverture du Salon de l'agriculture ce samedi 24 février, traditionnellement inauguré par le président de la République. C'était l'objet d'une conférence de presse à Matignon, le 21 février, au cours de laquelle Gabriel Attal a précisé les mesures promises un mois plus tôt, et leur calendrier de déploiement. Selon un décompte du gouvernement, sur 62 engagements pris, 50 % sont réalisés, 31 % sont «avancés» et 19 % «engagés».
Un nouveau projet de loi sur les relations commerciales
La principale surprise a été l'annonce qu'un «nouveau projet de loi sera présenté à l'été» concernant les relations commerciales dans les filières agricoles et alimentaires. Objectif : que les agriculteurs «aient plus de poids dans les négociations». Il portera sur trois points a-t-il détaillé : «la construction du prix en marche avant», «la place des indicateurs [qui] doivent être plus centraux», et «les plateformes d'achats européennes». Après Egalim 1 et 2, la loi Descrozaille et celle sur l'avancée de la date des négociations commerciales, il s'agira de la cinquième loi de réforme des relations commerciales depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017.
Par ailleurs, le gouvernement a précisé les mesures, notamment celles contenues dans le futur projet de loi d'orientation (LOA), qu'il avait promis de compléter. Le gouvernement a ajouté deux titres et cinq articles. Comme annoncé au début du mois, le principe de «souveraineté alimentaire» sera finalement inscrit, comme «contribuant aux intérêts fondamentaux de la Nation», ainsi que «l'importance du renouvellement des générations», détaille le dossier de presse.
Simplification en cours
Sera également ajouté un «droit à l'essai» porté par l'association Gaec & sociétés, a annoncé Marc Fesneau. Côté simplification, plusieurs mesures sont annoncées : comme attendu, la «présomption d'urgence sur les projets relevant d'ICPE ou de projets sur l'eau», et «l'unification des corpus législatifs» applicables aux haies.
Plus nouveau, une ordonnance relative aux «procédures de contrôles et échelles des peines», pour viser «davantage de proportionnalité et de progressivité» - cette mesure pourrait être inscrite directement dans la loi durant la discussion parlementaire, une mission d'inspection est engagée sur le sujet. Enfin, le texte inclura «des mesures additionnelles pour améliorer la compétitivité des exploitations agricoles françaises» - elles n'ont pas été précisées.
Le gouvernement est aussi revenu sur les pesticides. Comme attendu, le Premier ministre a déclaré que le nouvel indicateur de suivi du plan Ecophyto sera «l'indicateur européen» (a priori le HRI1, ndlr) en lieu et place du Nodu. «Je vous annonce que l'indicateur de référence pour suivre notre objectif de réduction des produits phytosanitaires ne sera plus le Nodu, franco-français, mais bien l'indicateur européen. C'est conforme à notre volonté d'éviter toute surtransposition, c'était la demande des agriculteurs», a déclaré Gabriel Attal. Il a précisé que ce «changement de méthode» sera conduit «sans renoncer à notre ambition de réduire de 50 % l'usage des pesticides d'ici à 2030».
La FNSEA salue des «avancées certaines»
Enfin, concernant les saisonniers, le Premier ministre a précisé que l'augmentation du plafond du TO-DE, de 1,2 à 1,25 Smic, annoncée le 1er février par Marc Fesneau, entrera en vigueur dès 2024 et indiqué que «l'arrêté qui reconnaît le secteur de la production agricole comme un secteur en tension, dans son intégralité et sur l'ensemble du territoire national, sera publié pendant le salon de l'agriculture».
Le syndicat majoritaire, la FNSEA a salué des «avancées certaines» mais s'en remet lui aussi à M. Macron pour engager le gouvernement sur un calendrier rapide et clair. Pour peser jusqu'au bout, FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA), ont prévu, à Paris, vendredi soir, un «cortège» d'agriculteurs emmenés par quelques tracteurs et se terminant devant les portes du Salon. M. Attal a rappelé qu'il ne souhaitait pas que le Salon de l'agriculture devienne «l'otage» des responsables politiques et a proposé de nouveau à Marine Le Pen de débattre avec lui de ces questions.
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