Airbnb et ses pairs prisés pour réserver une nuit douillette en région
Les Hauts-de-France ne sont pas le territoire que privilégient les touristes. Mais les plateformes d'hébergement (Airbnb, Booking, Expedia Group et Tripadvisor) tirent leur épingle du jeu, avec 2,9 millions de nuitées réservées en 2019. Un chiffre qui progresse chaque année.
Se connecter sur Airbnb, Booking, Expedia Group ou Tripadvisor devient un réflexe pour réserver un logement. Une récente enquête de l'Insee sur le sujet l'atteste. «En 2019, en Hauts-de-France, 2,9 millions de nuitées ont été réservées chez des particuliers via ces plateformes d'hébergement, soit une augmentation en un an de 27 %, contre 7 % pour les modes d'hébergements plus traditionnels, comme les hôtels et les campings.» La concurrence de ces plateformes n'écrase donc pas les autres spécialistes de l'hébergement.
L'envie de découvrir la région est bien présente. «Ces évolutions s'inscrivent dans un contexte où la région a profité en 2019 de la poursuite du regain d'attractivité du tourisme observé en 2018 en lien avec les commémorations du centenaire de la fin de la première guerre mondiale.» Pas de quoi cependant parler de gros attrait touristique. «La fréquentation reste modeste, les Hauts-de-France se classant au onzième rang des régions de France métropolitaine pour le nombre de nuitées vendues via les plateformes», précise l'enquête. Les voyageurs d'affaires semblent surreprésentés par rapport aux régions françaises plus touristiques.
Les Hauts-de-France devancent la Bourgogne-Franche-Comté et le Centre-Val-de-Loire, mais se positionnent derrière la Corse, pourtant dix-huit fois moins peuplée. «Rapportée à sa population, la région est même la moins attractive de France métropolitaine pour ce type d'hébergements.» Les chiffres l'expliquent : un nombre de séjours réduit (372 000 contre 687 000 en moyenne pour les régions de France métropolitaine), des séjours plus courts (2,9 nuitées contre 3,6) et une moindre taille des groupes de touristes. Les hébergements proposés par des particuliers via des plateformes eux-même restent moins nombreux en Hauts-de-France que dans d'autres régions.
En dehors du nombre de nuitées, les Hauts-de-France se singularisent par les périodes de fréquentation. Les touristes ne s'y précipitent pas l'été. «Les mois de juillet et d'août concentrent seulement 30 % des nuitées de l'année contre 38 % en moyenne nationale. Cette spécificité tient en particulier à la ville de Lille, qui représente 22 % des nuitées régionales sur l'année, qui attire toute l'année, mais moins l'été.» Il faut dire aussi que les locaux fréquentent peu leur région en juillet et août, n'y réservant que 26 % de leurs nuitées annuelles. Les non-résidents sont quant à eux plus présents durant cette période (36 % de leurs nuitées annuelles).
Le travailleur français, premier client
Qui sont les hébergés ? Des Français avant tout. «Six nuitées sur dix réservées chez des particuliers via des plateformes concernent des personnes résidant en France, contre quatre sur dix pour les non-résidents.» Les Hauts-de-France attirent pourtant davantage les étrangers que d'autres régions de province. Nos voisins belges, hollandais, allemands et anglais s'y rendent facilement. «En comparaison, les non-résidents ne pèsent que 20 % des nuitées dans les Pays-de-la-Loire, et 30 % en Nouvelle-Aquitaine ou en Occitanie.» En revanche, la région attire peu de touristes extra-européens, notamment les Américains (seulement 7 % des non-résidents en Hauts-de-France contre 20 % en France métropolitaine).
La plupart des réservations se feraient en fait dans le cadre du travail. «Le nombre réduit de nuitées au regard de la population régionale, les faibles durées des séjours, taille des groupes ou saisonnalité laissent présumer que les hébergements proposés par des particuliers via des plateformes en Hauts-de-France sont davantage qu'ailleurs fréquentés pour des motifs professionnels», note l'Insee. Ce profil touristique est partagé en France et en Europe par de nombreux territoires du Nord de la France (Normandie, Grand Est...) et de l'Allemagne (Rhénanie-Palatinat, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale...), de la Belgique hors Bruxelles, des Pays-Bas ou de la Pologne.
Charmante Somme
Mais côté tourisme, la Somme fait partie des départements qui commencent à faire mouche. Elle ne détrône pas encore les nordistes. La première destination régionale étant le Pas-de-Calais. «Il comptabilise le plus de nuitées dans les hébergements proposés par des particuliers (1,119 million, soit 38 % du total régional).» Son littoral touristique et ses liaisons ferroviaires avec le Royaume-Uni en font un lieu de villégiature et d'escale. Deuxième place pour le Nord, avec 968 000 nuitées, soit 33 % des nuitées des Hauts-de-France. Mais si l'on exclut Lille, le département accueille seulement 10 % des nuitées de la région alors que 28 % de la population y vit. En dehors de Lille, ce type d'hébergement est donc très peu développé dans le Nord.
La Somme n'a donc pas à rougir. «Troisième destination régionale en volume avec 535 000 nuitées, la Somme est le département où la densité touristique est la plus élevée.» Elle représente 18 % des nuitées des Hauts-de-France, soit près du double de son poids dans la population régionale (10 %), grâce à l'attractivité de la Baie de Somme ou d'Amiens. Sur une plateforme de réservation en ligne, un hébergement samarien a toutes ses chances.
Dure crise sanitaire
Cette étude s'appuie sur des données collectées en 2018 et 2019. La montée en puissance de l'hébergement proposé par des particuliers via des plateformes a pu se poursuivre les années suivantes. Pour autant, la crise sanitaire a bouleversé les économies mondiales en 2020 et 2021.
«Si aucune information n'est disponible sur le champ des hébergements proposés par les plateformes au-delà de 2019, le nombre de nuitées dans les hôtels a été divisé par deux en 2020 dans les Hauts-de-France. Malgré un rebond en 2021, il reste inférieur de près d'un tiers à celui de 2019», prévient l'Insee. Le secteur du tourisme a fortement souffert des conséquences de la crise sanitaire.
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