L'Oise Agricole 10 décembre 2015 a 08h00 | Par Bernard Leduc

Agora : des fondamentaux solides

L'assemblée générale plénière d'Agora s'est déroulée ce lundi 7 décembre. Retour sur une campagne 2014-2015 compliquée.

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- © Bernard Leduc

L'assemblée générale est «une occasion particulière pour rendre compte aux adhérents du travail du conseil d'administration» ; mais aussi «de communiquer auprès de l'ensemble des partenaires sur le fonctionnement et les activités de la coopérative», disait en introduction Thierry Dupont, président d'Agora. L'analyse portait sur l'exercice qui a été clôturé au 30 juin dernier, donc sur la campagne 2014-2015, très particulière, rappelait le directeur général, Jean-Xavier Mullie : la moisson s'annonçait prometteuse, mais les conditions climatiques de l'été ont changé la donne.

Pas sur les rendements, mais le temps frais, peu ensoleillé et humide (avec 100mm de pluies sur la première quinzaine de juillet) a considérablement joué sur la qualité et très souvent, le temps de chute de chute de Hagberg a été trop faible pour une valorisation des blés pour leur débouché traditionnel vers la meunerie.

En France, 15 sur 37 millions de tonnes de blé ont été dégradés sur la base de ce seul critère, la zone la plus impactée ayant été en partie celle d'Agora.

«2014 a été une année du travail du grain et de la logistique» disait Jean-Xavier Mullie. Seulement le tiers des blés avait un indice de Hagberg suffisant, supérieur à 220, et la moitié n'était pas panifiable. La réaction a consisté par la décision, prise le 20 août, de retravailler une partie de ces blés sur des tables densimétriques.

Cela a été un important investissement en matériels et en main-d'oeuvre, qui a permis à la coopérative de reclasser 181.000t de blé qui, sinon, seraient allées en alimentation animale à un prix nettement moins rémunérateur : le différentiel a parfois dépassé 40EUR la tonne. Et les marchés ont apporté une bonne surprise, grâce à une dévaluation de 21 % de l'Euro, ce qui a été un facteur de compétitivité important sur le marché mondial.

Au final, les prix de rémunération ont été corrects, y compris pour les blés fourragers. Le prix de campagne moyen payé aux adhérents a été de 166EUR/t de blé.

Une activité soutenue

La collecte totale a été de 893.555tonnes, en légère progression, dont 613.600t de blé, 81.500t d'escourgeon, 72.800t de colza et 92.412t de maïs. Pour la production de semences, la collecte a été de près de 16.0000t. Pour la campagne en cours, qui ne souffre d'aucun problème de qualité, Agora connaît un niveau de collecte totale jamais atteint (940.000tonnes), malgré le net recul des rendements en maïs.

Avec ses quelque 2.500 adhérents (nombre en lègère hausse) sur 2014-2015, le chiffre d'affaires global a diminué de 9,6% par rapport à l'exercice précédent, essentiellement à cause de la baisse des prix des céréales.

Ce chiffre d'affaires a été de 254 millions d'euros, dont 167 pour la collecte et 83 pour les approvisionnements, qui ont été marqués par une baisse sur les produits phytosanitaires et les engrais.

Un outil très performant

Grâce à sa politique d'investissements soutenus, la coopérative dispose désormais d'un outil moderne, très performant, réparti sur plus de 50 sites au total. Une pause dans les investissements est marquée par le conseil d'administration, qui a engagé une stratégie de désendettement. En effet, l'endettement global a été réduit de 54% en trois ans, depuis le dernier gros investissement (celui de la reconstruction des silos de Breteuil). Des investissements ont cependant été engagés, en particulier pour la modernisation de la station de semences et des travaux immobiliers pour du stockage d'engrais, sur plusieurs sites.

En conservant le choix d'être acteur sur son territoire et avec ses alliances au sein du réseau, en particulier avec Céremis et Sénalia Union, la coopérative continue de conforter ses capitaux propres et elle a dégagé sur cet exercice un résultat exceptionnel, de plus de 2,27 millions d'euros. Les charges sont rigoureusement contenues, l'augmentation des charges sociales n'étant due que pour le travail destiné à minimiser le niveau de réfaction du temps de chute d'Hagberg. Et il faut noter la forte hausse des créances adhérents, liée à la décision de la coopérative de proposer à ses adhérents de ne payer leurs phytos qu'à la moisson, par une avance à 0%.

Ce très bon résultat financier permet aussi d'inscrire une provision pour dépréciation de 50% des titres détenus chez Tereos Internacional, groupe dont le siège est au Brésil. En effet, Agora a accompagné Tereos dans ses développements dans les secteurs du blé éthanol et de l'amidon et les valeurs du groupe ont subi une très forte décote boursière ; après traitement comptable de cette dépréciation, le résultat net s'établit à 913.000EUR. Le conseil d'administration va prochainement étudier l'offre de rachat des titres, faite par Tereos Internacional.

À noter par ailleurs la volonté de soutenir le secteur de l'élevage : une ristourne de 2% sur le chiffre d'affaires en aliments du bétail a été décidée et sera versée sur le compte des éleveurs pour la fin de cette année.

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