L'Oise Agricole 23 septembre 2020 a 09h00 | Par actuagri

Accompagner les agriculteurs dans le changement

Lors de sa conférence de presse de rentrée, le 8 septembre, l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) a tiré le bilan des mois Covid et clairement indiqué sa volonté d’accompagner les agriculteurs dans les nombreux changements qu’ils connaissent. Afin de mieux préparer l’avenir.

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L’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) et son président Sébastien Windsor continuent de demander l’aide de l’État pour venir en aide à un monde agricole fragilisé par différents facteurs.
L’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) et son président Sébastien Windsor continuent de demander l’aide de l’État pour venir en aide à un monde agricole fragilisé par différents facteurs. - © APCA

«Dans les zones à faible potentiel agronomique, si des mesures d’urgence ne sont pas prises, ce sont 15 % des agriculteurs qui ne passeront pas l’année», a indiqué le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) Sébastien Windsor. En cause, la conjonction de nombreux facteurs : le dérèglement climatique qui pèse sur les «revenus pour la troisième ou quatrième année de suite», mais aussi la crise du Covid qui a pu faire perdre des débouchés, notamment dans la restauration hors foyer. En conséquence, l’APCA demande à l’État d’aider ces agriculteurs. «Il faut une mobilisation collective hors normes, sur la base d’aides directes et de prêts garantis par l’État et les chambres d’agriculture ont naturellement un rôle clé à jouer», a poursuivi Sébastien Windsor.

Rémunération complémentaire

Il entend poursuivre le travail entamé, notamment la politique d’accompagnement que les chambres d’agriculture ont réalisé pendant le confinement, afin d’aider les «agriculteurs à se réorganiser et à trouver de nouveaux débouchés». Ainsi, l’organisme consulaire entend mettre l’accent «sur l’impact du changement climatique, sur l’économie circulaire et sur la stratégie bas carbone». Des diagnostics sont en cours sur les exploitations spécialisées en élevage et bientôt sur les grandes cultures. L’APCA voit dans ces diagnostics la manière de réduire la facture en réduisant les intrants notamment, ainsi qu’une source de solution pour capter les gaz à effet de serre (GES). Mieux, ce captage du carbone pourrait devenir, à terme, «une source de rémunération complémentaire et nous allons aider les agriculteurs à aller dans cette voie», a dit en substance Sébastien Windsor. C’est pourquoi, l’APCA a formé 300 de ses conseillers afin qu’ils puissent réaliser des «diagnostics stratégiques» sur les exploitations. L’organisme consulaire envisage 3 000 diagnostics d’ici février 2021.

Dans le même état d’esprit, afin de maintenir une agriculture durable, «nous allons rencontrer, d’ici 2015, les 160 000 cédants qui doivent cesser leur activité afin d’assurer le renouvellement des générations», a affirmé le président de l’APCA.

Sens environnemental

Attentive à l’application du Plan de relance gouvernemental et pour le mettre en cohérence avec les attentes sociétales, l’APCA a élaboré deux plans stratégiques (à court terme et à moyen terme). À travers eux, les chambres souhaitent «renforcer l’étiquetage des produits agricoles, en particulier dans la restauration hors domicile», a souligné Christophe Hillairet, secrétaire général de l’APCA. À ce jour, les appels d’offres européens n’imposent pas de connaître la provenance et la qualité des produits agricoles et agroalimentaires. «On a demandé au ministère de l’Agriculture de peser auprès de Bruxelles pour revoir ces règles. Ça aurait un sens, y compris environnemental», a justifié Christophe Hillairet. Avant d’avoir eu écho des propos d’Olivier Dussopt (lire ci-dessous), «c’est du côté de Bercy que ça pèche», indiquait le président de l’APCA, Sébastien Windsor. Lequel ne cachait pas ses «inquiétudes» quant à une «éventuelle attaque financière dans la prochaine Loi de finances». «L’État cherche à faire des économies partout. Les chambres d’agriculture en font partie, a expliqué pour sa part Christophe Hillairet. Ce serait incohérent de mettre un milliard sur l’agriculture, et de supprimer deux ou trois millions sur les chambres d’agriculture. L’État mettrait lui-même en danger ce plan de relance parce que les chambres n’auraient plus les moyens de l’accompagner»,

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