À la conquête des nouveaux objectifs agricoles
Le 27 juin, la Chambre d'agriculture a organisé sa session d'avant été.

La Chambre d'agriculture de l'Oise vise un retour à l'équilibre budgétaire en 2019. Pari pratiquement réussi ! «Au budget rectificatif 2019, on observe une augmentation globale de 30.000 EUR. Cette augmentation correspond quasiment à un poste supplémentaire à partir de juillet. Les charges de personnel restent donc maîtrisées avec tout de même des choix à faire en terme d'orientations. Concernant les charges de fonctionnement, on remarque une stabilité globale du poste Achats (11.450 EUR) et une légère augmentation de 7.110 EUR du poste Entretien et petit outillage. Pour les services extérieurs, il y a une diminution de 4.010 EUR, passant donc à 295.500 EUR. On trouve également dans ces charges de fonctionnement une augmentation de 2.320 euros pour la location d'un nouveau véhicule en longue durée ; les travaux d'entretien et de réparation ont diminué de 4.800 EUR ; la prime d'assurance a quant à elle augmenté de 1.270 EUR. Le budget rectificatif 2019 s'équilibre par une augmentation du fonds de roulement de 22.722 EUR. Compte tenu du fonds de roulement constaté au compte financier de 2018 de 1.298.701 EUR, le fonds de roulement prévisionnel au 31 décembre 2019 serait de 1.321.423 EUR, soit 86 jours de fonctionnement», explique Fabrice Riquier, directeur de la Chambre d'agriculture de l'Oise.
Cette session a été également l'occasion de renforcer la relation entre agriculteurs et apiculteurs. «Comme dans tous les élevages, il y a des pathologies. Dans l'apiculture, c'est le varroa. C'est lui le problème numéro un. Ce n'est pas le frelon, comme le disent les médias, et des frelons, il y en aura toujours !», selon Dominique Charpentier, président de l'Association des apiculteurs professionnels en pays Nord-Picardie.
Le varroa ? Un acarien, dont les larves se nourrissent des nymphes d'abeille. Pour lutter contre l'acarien, seule solution : nettoyer à fond les ruches. «L'apiculture pèse très peu face aux autres cultures. Depuis 40 ans, il ne se passe pas grand-chose pour nous. Prenez les firmes, elles ne s'intéressent pas à nous parce que si elles développaient un produit contre le varroa, elles ne gagneraient pas lourd avec l'apiculture». La Chambre d'agriculture a pour ambition d'entretenir un climat de confiance et de dialogue entre apiculteurs, agriculteurs et forestiers. Selon la charte des bonnes pratiques agricoles et apicoles de l'Oise, les agriculteurs/forestiers peuvent mettre gracieusement un emplacement à disposition des ruches ; prévenir 48 h avant traitement sur les cultures adjacentes, avertir du démarrage de la récolte ; aménager si possible leur parcellaire pour un environnement propice aux abeilles ; et privilégier des couverts végétaux d'interculture favorables aux pollinisateurs. Quant aux apiculteurs, ils doivent informer l'agriculteur ou le forestier de la date d'installation et de retrait des ruches ; assurer la propreté et l'hygiène du lieu d'installation des ruches ; entretenir l'état sanitaire des colonies ; visiter régulièrement les ruches ; et avertir rapidement l'agriculteur en cas d'anomalie.
Le Sraddet, un document peu fiable
Le schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (Sraddet) «fixe les objectifs de moyen et long termes sur le territoire de la région en matière d'équilibre et d'égalité des territoires, d'implantation des différentes infrastructures d'intérêt régional, de désenclavement des territoires ruraux, d'habitat, de gestion économe de l'espace, d'intermodalité et de développement des transports, de maîtrise et de valorisation de l'énergie, de lutte contre le changement climatique, de pollution de l'air, de protection et de restauration de la biodiversité, de prévention et de gestion des déchets» (article L425-2 du Code général des collectivités territoriales). Cependant, le Sraddet est, sur de nombreux sujets, opposable à l'économie agricole. On y trouve l'artificialisation des terres agricoles, la qualité de l'air, le stockage de carbone dans le sol, la politique de biodiversité, la planification territoriale. De plus, le document rappelle la participation de l'agriculture au développement économique des territoires et à l'attractivité de la région Hauts-de-France à travers ses différentes contributions notamment liées à l'alimentation, à l'aménagement et à l'entretien des espaces ruraux, périurbains, littoraux et naturels, à la production d'énergies renouvelables et au stockage et recyclage de certains déchets. Sans oublier la pression foncière s'exerçant sur les espaces agricoles, notamment dans l'Oise, tant pour le développement urbain que pour les zones d'activités et les infastructures. «Les principales critiques que nous pouvons faire au Sraddet sont les conséquences qu'il peut avoir sur les conditions d'exercice des pratiques agricoles et le manque d'ambition concernant la lutte contre la consommation des espaces agricoles. Le Sraddet risque de faire jouer aux documents d'urbanisme un rôle normatif concernant les pratiques agricoles, ce contre quoi nous avons toujours lutté. Les objectifs chiffrés de réduction de la consommation des espaces agricoles, naturels et forestiers n'intègrent pas tous les projets consommateurs d'espace : grands ouvrages tels que le CSNE, le barreau Creil-Roissy ainsi que les projets de développement économique structurant inscrits dans les Scot» affirme Bruno Haas, secretaire adjoint de la Chambre d'agriculture. De nombreux points ne prennent pas en considération le milieu agricole comme l'absence de stratégie sur l'application de la doctrine ERC concernant les ouvrages et les aménagements impactant les milieux naturels et agricoles ; la non prise en compte de la valorisation des déchets organiques d'origine agricole dans le Sraddet qui contribue pourtant au développement de l'économie circulaire de proximité ; l'absence de prise de position défavorable à l'accueil des déchets de BTP extérieurs à la région qui pourrait tout particulièrement impacter le département de l'Oise (déchets du Grand Paris et déchets barreau ferroviaire Creil-Roissy ; la prise en compte et la valorisation de tout ce que l'agriculteur met en oeuvre en faveur de la protection des milieux naturels dans le plan d'action stratégique biodiversité... Une délibération, adoptée à l'unanimité, a émis un avis défavorable sur le projet Sraddet des Hauts-de-France.
Miser sur l'installation
Durant cette session, Astrid Degroote, conseillère en installation à la Chambre d'agriculture de l'Oise, a présenté un bilan sur les installations en Hauts-de-France et le profil des agriculteurs. Un porteur de projet type qui s'installe en bénéficiant des aides est généralement un homme de 30 ans, ayant un BTS agricole. Céréalier avec une SAU de 138 hectares, il réalise une reprise de la ferme familiale et investit 496.000 EUR. «Selon l'Observatoire des installations aidés en 2018, on peut remarquer que pour les personnes qui s'installent, 11 % sont des femmes ayant une moyenne d'âge de 34 ans et 89 % des hommes ayant une moyenne d'âge de 28 ans. Concernant les diplômes, 47 % ont un bac agricole et 53 % un bac +2 ou plus. Pour les reprises, 12 % sont des créations, 8 % des reprises à un tiers, 4 % des reprises à un tiers puis regroupement avec la ferme familiale et 76 % sont des reprises de l'exploitation familiale», détaille-t-elle. Dans les Hauts-de-France, les installations sont à 50 % en production animale (dont 30 % en lait, 46 % en allaitant, 8 % en mixte bovin-lait) et 50 % en production végétale (dont 85 % en grandes cultures avec production industrielle). Concernant, le premier investissement lors de l'installation, 496.112 EUR, est le montant moyen de la reprise (financée à 71 % par des prêts bancaires, 25 % par de l'autofinancement et 4 % par des subventions).
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