L'Oise Agricole 08 septembre 2023 a 08h00 | Par Vincent Fermon avec Actuagri

À Escaudœuvres, des pommes de terre vont remplacer la betterave

Le groupe coopératif Tereos, propriétaire de la sucrerie d’Escaudœuvres (59), a signé un protocole d’accord de rachat de son site betteravier par l’industriel belge Agristo spécialisé dans la transformation de la pomme de terre.

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Représentants de Tereos (Gérard Clay), du gouvernement (Roland Lescure) et d’Agristo (Kristof Wallays) lors de la signature de l’accord de rachat du site sucrier d’Escaudœuvres par le transformateur belge de pommes de terre, le 28 août.
Représentants de Tereos (Gérard Clay), du gouvernement (Roland Lescure) et d’Agristo (Kristof Wallays) lors de la signature de l’accord de rachat du site sucrier d’Escaudœuvres par le transformateur belge de pommes de terre, le 28 août. - © Tereos

C’est en présence de Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie, qu’a été signé, le 28 août, l’accord sur l’avenir de l’ex-sucrerie d'Escaudœuvres (Nord), fermée en mars dernier par le groupe Tereos. Entreprise familiale belge spécialisée dans la fabrication de produits de pommes de terre surgelés, déjà présent sur quatre sites de production en Belgique et aux Pays-Bas, Agristo souhaite poursuivre son développement et s’implanter en France, deuxième marché en termes de vente.

Le groupe prévoit un investissement de 350 millions d’euros, le projet ayant vocation à créer, à l’horizon 2027, 350 emplois directs.

Agristo étant soucieux de s’approvisionner localement, la future implantation permettra de nouer de nouveaux partenariats avec 200 à 250 nouveaux agriculteurs, tous situés à moins de 150 km de l’usine. Au final, le site de production utilisera environ 500.000 tonnes de pommes de terre par an, permettant de délivrer 300.000 tonnes de produits finis.

Soulagement local

En mars dernier, l’annonce de la fermeture de la sucrerie d’Escaudœuvres avait suscité une vive émotion dans la population locale. Pendant plusieurs semaines, manifestations et rassemblements ont été organisés dans et aux abords de l’usine.

En ce qui concerne les salariés de l’ex-sucrerie, «un accord a été trouvé pour l’accompagnement social des salariés de la sucrerie dont l’intégralité s’est vu proposer des solutions de mobilité assorties de mesures fortes d’accompagnement», a indiqué Tereos dans un communiqué. Une quarantaine d’emplois sera maintenue par le sucrier sur le site nordiste pour assurer la continuité d’une activité de logistique, de support et une partie du service agricole.

Lundi dernier, le maire de la ville d’Escaudœuvres, Thierry Bouteman, paraissait soulagé auprès de nos confrères de BFM Lille : «Avec 350 millions d'euros d'investissement, je pense que c'est pour du long terme. Il est vrai que nous lui souhaitons la même aventure, c'est-à-dire cent-cinquante ans d'activité, comme la sucrerie a pu avoir. Mais il est vrai qu'il va nous falloir des certitudes».

Le ministre délégué à l’Industrie, Roland Lescure était quant à lui très enthousiaste  : «C’est un très beau projet, a-t-il dit. Des pommes de terre, on en produit beaucoup dans la région et Agristo va aller chercher les 50 kilomètres autour d'ici. Ils savent qu'il y a du talent, qu'on travaille bien, qu'on travaille fort dans le Nord. (...) Évidemment, il n'y avait pas photo».

Bonnes nouvelles selon l’UNPT

Du côté de la profession agricole, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) n’est pas restée sans réagir. Dans un communiqué du 28 août, l’organisation syndicale y voit d’abord «une nouvelle opportunité pour développer la production de pommes de terre en France», autant que l’occasion pour notre pays de «combler» un déficit commercial «persistant» dans les échanges de pommes de terre. Toujours selon le syndicat, l’arrivée d’Agristo en terres nordistes est une «bonne nouvelle» comme l’ont été l’annonce des projets d’implantation de Clarebout à Dunkerque (59) et Ecofrost à Péronne, dans la Somme.

Le démarrage de production envisagé par Agristo pourrait avoir lieu à partir du second semestre 2027.

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