L'Oise Agricole 15 juillet 2022 a 10h00 | Par Isabelle Doucet

À côté du guidon, il y a la fourche

La présence de la FNSEA dans la caravane du Tour de France 2022 ? Christian Prudhomme, le directeur de l’épreuve cycliste, s’en réjouit.

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Christian Prudhomme, directeur du Tour de France.
Christian Prudhomme, directeur du Tour de France. - © Agence de presse

«Il y a des liens très forts et naturels entre agriculture et cyclisme. L’âge d’or du cyclisme français remonte à l’époque où les champions sortaient des fermes. Raymond Poulidor était notamment fils de métayer», rappelle-t-il. «Sur les routes du Critérium du Dauphiné, nous sommes passés devant la ferme où Bernard Thévenet a été élevé et qui s’appelait Le Guidon. C’était prédestiné. À côté, l’autre ferme s’appelait La Fourche. Et puis rappelons que Bernard Hinault a été éleveur après sa carrière».

Christian Prudhomme entend ainsi renforcer sa collaboration avec la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert. À travers le concours «Les agriculteurs aiment le Tour», mis en place par Jean-Michel Lemétayer et Jean-Marie Leblanc, l’objectif est ainsi de donner un peu de fierté au monde agricole : il faut dire que les images des cyclistes et des champs décorés par les agriculteurs pendant le mois de juillet font le tour du monde. «Je veux dire un grand merci aux agriculteurs et aux agricultrices pour ces champs décorés. Ce qui me frappe, c’est qu’ils font cela quand ils n’ont pas le temps de le faire. Et pourtant, ils le font ! Ce sont souvent beaucoup de personnes mobilisées, pas simplement pendant une heure ou deux au moment du passage des cyclistes, mais durant une longue période de préparation. Qu’ils soient capables de donner du temps à un moment où ils n’en ont pas, chapeau ! Et lorsque l’on s’arrête, ce sont toujours des moments conviviaux», rappelle le patron du Tour de France. Et de conclure : «Plus on pourra densifier les liens avec les agriculteurs et mieux ce sera, car on est clairement sur la même longueur d’onde !»

La montée de l’Alpe-d’Huez fête ses 70 ans

Comme chaque année ou presque, le Tour de France 2022 fera étape en Bourgogne-Franche-Comté puis en Auvergne-Rhône-Alpes, où les coureurs devront notamment batailler dans le massif des Alpes. Les 14 et 15 juillet, ce sera au tour de l’Isère d’accueillir l’épreuve cycliste. Si le département est un habitué de la Grande boucle, cette année sera un peu particulière avec l’anniversaire des 70 ans de la première arrivée du Tour de France au sommet de l’Alpe-d’Huez, le 4 juillet 1952. Fausto Coppi avait alors gravi les 21 lacets en 45 minutes. «L’Isère est sur le parcours du Tour de France depuis 1905 et c’est en Isère qu’a été remis le premier maillot jaune», rappelle Christian Prudhomme, directeur de la société ASO qui organise ce Tour de France. Il y a quelques semaines, il était à Bourg-d’Oisans pour une série d’inaugurations. «Nous sommes candidats perpétuels», a alors glissé Jean-Yves Noyrey, maire de l’Alpe-d’Huez. Il faut dire que la station accueille le Tour de France une édition sur deux. Quant à Bourg-d’Oisans, les coureurs y sont déjà venus vingt-trois fois. En 2013, entre 800.000 et 1 million de personnes étaient venues assister à la célèbre montée. «L’Oisans est une terre de vélo», a réaffirmé Jean-Pierre Barbier, président du Conseil départemental, au moment de tracer la ligne de départ symbolique de la 13e étape (Bourg-d’Oisans-Saint-Étienne).

45 minutes d’effort

Les retombées touristiques et économiques de cet événement sont immenses pour le territoire. Une exposition photo dans le jardin de la maison du parc national des Écrins permet de prendre la mesure de la ferveur qui embrase les deux bourgs ainsi que les 21 virages lors du passage des cyclistes. Dès les beaux jours, les défis cyclistes sont nombreux, le plus connu étant l’Alpe-d’Huzes, qui rassemble plusieurs milliers de cyclistes hollandais début juin au profit de la lutte contre le cancer.

Le 4 juillet, La Mythique 21 a fêté à sa manière les 70 ans de la montée de Fausto Coppi en réunissant environ quatre-vingts amateurs de vieilles bécanes pour grimper jusqu’à l’Alpe-d’Huez. «En moyenne, les cyclistes mettent 45 minutes pour monter, comme Coppi. Mais à l’époque, les routes n’étaient pas asphaltées. Le record est détenu par Marco Pantani en 37 minutes», explique Laurent Ametller, président d’Oisans vélos vintage. Les vélos d’aujourd’hui ont gagné en modernité, mais surtout en confort et les techniques ont évolué. «Coppi a monté les 21 virages assis. Aujourd’hui, ils montent en danseuse», explique encore le président. La montée de Fausto Coppi a été immortalisée par de nombreux reportages photographiques. Les éditions Glénat consacrent le tome 3 de leur série consacrée au Tour de France aux grimpeurs qui ont défié ces quatorze kilomètres de montée. Intitulé Étapes, L’Alpe-d’Huez étendard du cyclisme en Isère, ce recueil dédie sa une au champion du Tour de France 1952.

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