70 ans de défense sanitaire au service des éleveurs de l'Oise
Cette année, l'assemblée territoriale du GDS (Groupement de défense sanitaire) dans l'Oise revêtait un aspect particulier puisqu'il s'agissait aussi de rappeler l'histoire de la lutte collective contre les maladies et pathologies qui touchent les cheptels du département.
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Sous la houlette de l'actuel président du GDS Picardie, David Demarcy, d'anciens responsables et élus des trois GDS picards sont intervenus via des témoignages vidéos, histoire de montrer que la lutte contre les maladies est sans fin. Certaines maladies, très pénalisantes, ont été éradiquées, mais d'autres apparaissent et progressent sur les territoires, à la faveur des mouvements d'animaux et du changement climatique, entre autres.
On peut quand même être satisfait à l'écoute d'Abdelillah Brahim, chef de service santé animale à la DDPP (direction départementale de la protection des personnes) : aucun cas grave de maladies dans l'Oise, souvent des suspicions infirmées, même si des combats restent encore à mener et des vigilances à poursuivre : MHE (maladie hémorragique épizootique), FCO (fièvre catharrale ovine) et tuberculose notamment.
Le conseil aux éleveurs reste le même : avant l'achat d'animaux, vérifiez au préalable le statut sanitaire des départements d'origine, des animaux eux-mêmes et du transporteur, «cela peut vous éviter d'acheter la maladie !»
Histoires de maladies
Le GDS de l'Oise est né en 1954 de la volonté des éleveurs et des vétérinaires de s'organiser dans la lutte sanitaire et ce d'autant plus que le désengagement de l'État se faisait sentir. En 1980, le service identification des animaux se met en place, avec les inventaires de troupeaux, et se développe avec l'outil informatique. Dès 1975, la tuberculose est éradiquée et la brucellose apparaît, une maladie délicate à gérer car il faut abattre tous les animaux de la ferme, y compris le chien.
Au fur et à mesure, la charge des prophylaxies bovines passe de l'État au GDS qui s'investit dans la lutte contre le brucellose, la leucose et la tuberculose. Grâce à des analyses sur le lait ou le sang pour des races allaitantes, les cheptels peuvent être déclarés indemnes. Une phase de surveillance se met en place avec une gestion suivie des troupeaux. Sur ces 3 maladies, les résultats sont bons.
En 1996, le GDS s'est attaqué au varron, ou hypodermose bovine, qui empêche la commercialisation du cuir. En trois campagnes, la maladie est éradiquée, ne subsistent que quelques cas en frontière de la Belgique.
La lutte contre l'IBR se poursuit avec un dépistage à l'introduction des animaux, une surveillance, une prophylaxie avec un vaccin. L'objectif est son éradication en France en 2027, mais il reste 300 troupeaux et 17.000 bovins touchés en Hauts-de-France, alors que cela devrait être les chiffres de la France entière ! Il faut donc persévérer sur ces élevages infectés pour atteindre la reconnaissance indemne IBR en France ! «Devant des résultats variables selon les secteurs, certains pourraient être tentés par une certification régionale, ce que nous refusons», développe Nicolas Risbourg, directeur du GDS Picardie. Les Hauts-de-France et l'Occitanie sont les régions où il y a le plus de cas. «On a beaucoup d'ateliers d'engraissement, de nombreux opérateurs interviennent et les mouvements sont nombreux». «C'est pourquoi nous conseillons les analyses à l'achat des animaux, les obligatoires, mais aussi les recommandées», ajoute Léa Behaegel, conseillère sanitaire dans l'Oise.
Quant à la paratuberculose, maladie non encore réglementée, elle fait l'objet d'un plan de lutte dans l'Oise, avec 51 élevages engagés (212 en Picardie) en 2023. Les bovins de plus de 24 mois sont dépistés et le lait de tank analysé. En cas de prélèvements négatifs sur deux ans, l'élevage peut obtenir la garantie de cheptel.
Afin, après 14 années de lutte contre la BVD avec la généralisation des boucles préleveuses, on assite à une forte diminution de la maladie : seuls 10 veaux ont été positifs dans l'Oise en 2023. Il va falloir passer à une surveillance du virus par des analyses d'anticorps dans le lait et le sang.
Mais d'autres maladies sont à nos portes : FCO aux Pays-Bas et Belgique avec sérotype 3, besnoitiose, peste porcine africaine près de la frontière italienne, virus de Schmallenberg avec quelques cas confirmés en Picardie, fièvre aphteuse... la vigilance reste de mise.
Autre temps fort de la réunion, le renouvellement des délégués pour l'Oise. Ont été élus/réélus Étienne Decherf (Achy), David Demarcy (Mureaumont) et Armelle Fraiture (Saint-Léger-en-Bray).
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