100 euros pour tout nouvel hectare planté
Le 1er août, la coopérative féculière de Vecquemont réunissait son conseil d’administration. Au menu : la politique d’accompagnement des agriculteurs dans la fidélisation et la recherche d’hectares.

La recherche d’hectares se poursuit. «Nous avons de bonnes perspectives de prix. Nous sommes d’autant plus confiants que nous avons mis en place de nouvelles grilles de bonus, que le déterrage au champ se développe, soit autant d’argent, au final, qui va être réinjecté chez les planteurs», précise Bruno Poutrain, directeur de la coopérative féculière.
«Et toute la production est prise, à la différence de celle de la pomme de terre de consommation. Il n’y a, par ailleurs, aucun risque de non-paiement, et l’entreprise Roquette est solide et force d’innovation», ajoute Olivier Brasset, président de la coopérative.
Pour inciter les agriculteurs à se lancer dans la production de pommes de terre fécule, le conseil d’administration, en accord avec Roquette, a donc décidé de proposer aux planteurs une somme de 100 € pour tout nouvel hectare. Et pour fidéliser les producteurs actuels, qui maintiendraient leurs surfaces, une prime de fidélité de 2 €/t leur sera versée pour la récolte 2017.
Enfin, «de nouveaux accords de prix ont été signés avec Roquette. D’habitude, les compléments de prix sont connus tardivement. Sur la récolte de 2016, le complément était de 1,92 €/t. Le complément de prix sera désormais connu bien plus tôt. Il devrait être au minimum de 2 €/t pour la campagne 2017», indique Olivier Brasset.
Augmenter les surfaces
Pour la campagne 2016, ce sont près de 800 planteurs qui ont cultivé 12.600 ha en pommes de terre fécule. L’objectif de la coopérative, comme celui de l’industriel Roquette, est d’atteindre les 18 600 ha d’ici 2020-2022 pour faire tourner l’usine à plein régime. .La coopérative et l’industriel tablent sur une augmentation annuelle de 1.500 ha. L’objectif est d’atteindre d’ici trois à quatre ans la production d’un million de tonnes de pommes de terre fécule.
Les marchés ne manquent pas, ni les opportunités pour les producteurs. «Mais il faut que cela suive sur les ressources en plants, reconnaît Olivier Brasset. On ne peut pas aller, de fait, au-delà d’une augmentation des surfaces de 1.500 ha par an. Ce qui est déjà pas mal.»
Autrement dit, l’objectif est atteignable. «Alors que les surfaces d’emblavement des betteraves ont augmenté en dépit de perspectives de prix bas, pourquoi, nous, alors que nous avons des perspectives de prix à la hausse, on n’y arriverait pas ?», s’interroge à voix haute Bruno Poutrain.
Reste que pour faire du prix, le planteur doit faire du tonnage. Et c’est là que le bât blesse quelque peu. Des progrès sont encore à réaliser sur les rendements.
«Nous avons la volonté d’accompagner les agriculteurs pour les faire progresser. Par ailleurs, de nouvelles variétés vont arriver sur le marché d’ici deux à trois ans, plus résistantes et plus performantes», relève le directeur de la coopérative.
Autre talon d’Achille cependant : un contexte difficile sur les deux dernières campagnes, avec des rendements pas au top. De quoi refroidir les ardeurs des plus frileux. Mais, dans un contexte où les prix des autres productions jouent au yo-yo, la garantie d’un prix stable, et plutôt à la hausse, ainsi que la politique d’accompagnement prévue pour encourager des agriculteurs à se lancer dans cette production, ainsi que la prime de fidélité pour les anciens planteurs devraient susciter de nouvelles vocations.
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